Au bord des larmes, Aminata Touré implore Macky Sall : « Arrêtez de tuer nos enfants » (vidéo)

La coalition Diomaye Président a organisé une conférence de presse le dimanche 11 février 2024, marquée par l’intervention émotive d’Aminata Touré, ancienne Première ministre du Sénégal et figure de l’opposition à l’actuel président Macky Sall. Devant les journalistes et au bord des larmes, Aminata Touré a lancé un appel poignant au président Macky Sall concernant la violence lors des manifestations au Sénégal.

Dans son discours, Aminata Touré a directement interpellé le président Sall en ces termes : “Macky Sall, nous nous adressons à vous : les femmes du Sénégal vous interpellent. Arrêtez de tuer nos enfants. De la même manière que votre épouse a porté vos enfants, chacun pendant neuf mois, les trois jeunes qui ont été tués récemment ont été portés par leur mère, chacun pendant neuf mois. Sachez également que l’amour que votre femme porte à ses enfants est identique à celui que les mères des enfants tués éprouvaient pour les leurs.” Elle a insisté sur le fait que les enfants du président et ceux du peuple sénégalais méritent le même respect et la même sécurité.

Poursuivant son plaidoyer, elle a ajouté : “Les femmes du Sénégal vous implorent : arrêtez de tuer nos enfants qui exerçaient leur droit constitutionnel, qui souhaitaient simplement exercer leurs droits consacrés par la Constitution du Sénégal. Aujourd’hui, trois personnes sont mortes pour avoir exercé ce droit. Jamais autant de jeunes et d’enfants n’ont été tués que ces dernières années. Il est impératif que cela cesse. Nous vous le disons, à vous, Macky Sall : les enfants morts aujourd’hui étaient aimés par leurs parents de la même manière que vous aimez vos propres enfants. Toute la société civile se mobilise, mais comprenez que la lutte contre l’impunité l’essentiel.”

L’appel d’Aminata Touré intervient dans un contexte de tension politique exacerbée au Sénégal. Le président Macky Sall a pris samedi 3 avril, la décision controversée de reporter l’élection présidentielle prévue le 25 février 2024, une mesure qui a suscité la désapprobation de l’opposition et de la société civile. Ces derniers ont exprimé leur détermination à lutter pour le maintien de la date initialement prévue pour les élections.