Analyse : la note de Moody’s, un signal économique ou un outil politique ?

Signé : Œil de Cheikh
Temps de lecture : 3 minutes

La coïncidence entre la dégradation de la note et la négociation en cours avec le FMI interroge.

Pouvons-nous y voir un mécanisme de pression indirecte visant à rappeler au Sénégal sa dépendance historique vis-à-vis des marchés et institutions occidentales?

Trois hypothèses peuvent être avancées :

1- La pression économique déguisée :

En abaissant la note du Sénégal, Moody’s augmente le coût de son financement externe, le poussant ainsi à revenir vers le FMI pour obtenir des appuis financiers à taux préférentiels — sous conditions.

2- La sanction politique implicite :

Le nouveau régime remet en cause les équilibres traditionnels et certains intérêts économiques extérieurs. Une notation défavorable peut alors servir à dissuader d’autres pays africains de suivre la même voie.

3- L’écart de perception entre marchés :

Alors que les investisseurs régionaux croient en la solidité du pays, les agences internationales s’appuient sur des modèles d’évaluation obsolètes, souvent déconnectés des dynamiques locales.
Face à ce type de pression, la réponse du Sénégal ne doit pas être la confrontation, mais la construction d’alternatives crédibles.

Le succès des emprunts APE montre que la crédibilité financière ne dépend plus exclusivement du regard des marchés occidentaux. Le Sénégal démontre qu’un pays africain peut se financer par lui-même, sur la base de la confiance régionale et citoyenne.

La dégradation de la note du Sénégal par Moody’s ne doit pas être perçue comme une simple évaluation technique.
Elle s’inscrit dans une lutte plus profonde pour le contrôle du narratif économique africain.

Si les agences de notation constituent un outil d’influence mondiale, la véritable souveraineté économique passe par la capacité d’un État à définir lui-même la valeur de sa signature, en s’appuyant sur ses citoyens et ses partenaires régionaux.

En fin de compte, la meilleure réponse du Sénégal à Moody’s n’est pas diplomatique, mais économique : réussir sa transition vers un modèle souverain, solidaire et autofinancé.

La quête de souveraineté ne sera pas un long fleuve tranquille.
Si le peuple fait bloc derrière ses élites, nous pourrons ensemble faire face aux obstacles qui se dresseront devant nous.

Vive la souveraineté économique du Sénégal.

Que le Bon Dieu nous éclaire la voie à suivre.

Signé : Œil de Cheikh

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