À quelques jours du grand rassemblement du Pastef prévu le 8 novembre, la majorité présidentielle traverse une zone de turbulences. L’appel du ministre Abdourahmane Diouf à « la réconciliation, au pardon et au respect des institutions » a provoqué de vives réactions au sein de la coalition au pouvoir. Et avant cette date fatidique retenue par le Ousmane Sonko, analyse Demba Gueye, la majorité vacille sous les tensions internes.
Alors que certains proches du président Bassirou Diomaye Faye semblent favorables à cette démarche d’apaisement, plusieurs lieutenants du Premier ministre Ousmane Sonko ont perçu cette sortie comme une remise en cause des orientations stratégiques du parti.
Selon l’analyste politique Demba Gueye, les tensions ne relèvent pas d’un simple malentendu personnel :
« Nous ne sommes pas en face d’un conflit entre deux individus, mais d’une divergence entre deux lignes politiques au sommet de l’État », explique-t-il lundi sur la rfm. « Ce débat nous concerne parce qu’il touche à la stabilité du pays, un facteur essentiel notamment pour les partenaires financiers du Sénégal. »
Pour l’analyste, plusieurs éléments récents confirment cette polarisation :
« Ousmane Sonko lui-même a fourni des éléments de langage dans ses déclarations publiques. Le président de la République a tenté d’apaiser, mais à travers son discours, on sent qu’il y a un problème réel. »
L’appel d’Abdourahmane Diouf s’inscrit ainsi dans un environnement politique déjà chargé, où chaque prise de parole est rapidement interprétée comme un positionnement dans les rapports de force internes.
« L’intervention d’Abdourahmane Diouf ne fait que confirmer ce qui existait déjà », affirme Demba Gueye. « Nous entrons dans une phase d’attente : ce qui se passera après le 8 novembre nous dira si l’escalade continue ou si une médiation peut encore jouer son rôle. »
Malgré ce climat tendu, l’analyste souligne que le Sénégal conserve une tradition de dialogue politique :
« Le pays a l’habitude de recourir à des mécanismes de médiation. Il n’est pas exclu que des initiatives émergent pour recoller les morceaux. Mais pour l’instant, le processus évolue dans le mauvais sens. »

DIAM REK INCHALAH TROP D ARGUMENTS SOYONT DÉMOCRATE