Protocole de Rebeusse: « Ce n’est pas le fait de récupérer l’argent volé qui est le plus important », selon Zahra Iyane Thiam

Le protocole de « Rebeuss », une affaire qui ne cesse de susciter des interrogations. Surtout dans un contexte marqué par l’annulation des auditions qui devaient commencer ce 19 juillet. Et, Senego a pu joindre Zahra Iyane Thiam, membre du Secrétariat exécutif de l’Apr. Mais aussi, un autre responsable Apr, sous couvert de l’anonymat. 

« Je ne juge pas le travail de la justice, je ne l’analyse pas et je n’est aucune impression« , a précisé Zahra Iyane Thiam, par rapport à l’annulation des auditions par le procureur de la République, El Hadji Cheikh Dramé. Selon elle, le judiciaire exécute en fonction de ses principes. Justifiant ainsi le fait de ne pas se prononcer sur ce cas.

Par contre, le ministre conseiller a quand même tenu à s’exprimer sur l’esquive du chef de l’Etat sur la question, à sa sortie du conseil des ministres mardi, face à la presse. Elle réconforte les propos de Macky Sall en confiant: « Nous avons des défis à relever au niveau national, régional, voire mondial. Aujourd’hui, la préoccupation des Sénégalais mérite une attention particulière et c’est le combat que le Gouvernement est en train de mener. D’où les élans du Conseil des ministres décentralisé. »

Selon Mme Thiam, cette initiative permet au Gouvernement d’entrer en interaction avec les populations afin de comprendre leurs attentes, avant de pouvoir les réaliser. « Je pense que c’est dans ce sens là que le président de la République demande à ce qu’on se focalise sur des actions utiles« , affirme t-elle.

Selon toujours la conseillère spéciale à la Présidence, ce n’est pas le fait de récupérer « l’argent volé » qui est le plus important. Elle considère qu’il faudrait surtout « se focaliser sur des mécanismes qui empêcheront la fuite de capitaux, des mécanismes qui pourront servir au suivi de l’utilisation des deniers public ».

« Gouverner ce n’est pas gérer le ponctuel. Gouverner c’est planifier sur de longues durées afin d’atteindre des objectifs dans le futur« , lance t-elle, avant de donner l’exemple de la déclaration de patrimoine, de l’Ofnac, l’Ige, entre autres. Selon elle, il faudrait développer ce genre de mécanismes afin de protéger les ressources du pays.

Un autre interlocuteur, sous couvert de l’anonymat vient lui aussi emboîter le pas au chef suprême des Armées. Un débat stérile selon lui. Car, c’est un jugement qui a été rendu, à l’époque, par un non lieu en faveur de Idrissa Seck, par rapport aux chantiers de Thiès. Il trouve ainsi qu’il n’y a aucun sens de revenir sur le passé. « Un débat caduc, archaïque, il ne fallait pas revenir sur ça. Il y a des choses beaucoup plus intéressantes sur lesquelles on devrait plutôt se focaliser« , a t-il confié.