« Wade et Sonko ont quelque chose en commun… », selon Ibrahima Bakhoum
« La lecture que j’ai de cette affaire-là, Sonko est en train de mûrir politiquement« , selon Ibrahima Bakhoum. Le journaliste et analyste politique a donné son avis sur le changement de stratégie du président de Pastef. C’était lors d’un entretien avec Sud Quotidien, exploité par Dakarmatin.
En seulement quelques mois, le leader de Pastef/Les patriotes, Ousmane Sonko a rencontré l’ancien président Abdoulaye Wade. Quelle lecture faites-vous de ces entrevues ?
La lecture que j’ai de cette affaire-là, Sonko est en train de mûrir politiquement. A un moment donné, il était technocrate avec de grands principes sur les règles du jeu. A l’époque, il disait que Karim aurait cherché à le joindre, mais qu’il ne prenait pas parce que, disait-il, il a combattu le système et que Karim était dans le système. De la même façon, c’est lui qui est allé voir Wade pour dire qu’il avait du mérite car il pouvait aller s’occuper d’autres choses après la perte du pouvoir, mais qu’il avait préféré venir se battre sur le terrain politique au Sénégal. Donc, il a découvert un patriote. Est-ce qu’il venait de la découvrir ?
C’est possible parce qu’il ne faut pas oublier que Karim a été insulté injustement par beaucoup de gens. Les gens ont raconté tout ce qu’ils voulaient sur Karim, mais c’était le contexte d’alors. Lui, deux années plus tard, en 2016 encore, il a continué à dire qu’il ne décroche pas Karim Wade. Alors, est-ce qu’il n’avait toujours pas une bonne lecture des événements ou c’est sa lecture d’aujourd’hui qui est la bonne, ou peut-être peut-être il est entrain de murir politiquement ? Il a peut-être une meilleure lecture de la situation nationale. Il a des ambitions et il s’est rendu compte qu’il ne peut pas avoir un appareil solide qui lui permette de réaliser ses ambitions. Il est très sympathique aux yeux de certains, avec les réseaux sociaux qui l’ont pratiquement plébiscité. Mais, le plébiscite des réseaux sociaux ne suffit pas pour donner un pouvoir. Aujourd’hui, il est peut-être en train de se dire que ce Wade-là compte encore. En tout cas, il est en train de chercher un électorat.
A votre avis, peut-il gagner cet électorat-là en parvenant à se rapprocher de Wade ?
Sonko va aller chercher cela, en se disant, s’il fait un rapprochement très fort et une alliance avec Wade, il peut toujours récupérer quelque chose. Parce que tous ces gens-là surfent sur les difficultés que le pouvoir a dans l’opinion. Il se dit, au lieu de faire un cavalier seul, il va aller chercher ailleurs ce soutien-là. Parce qu’il ne peut pas aller avec Idrissa Seck, Madické Niang et autres qui ont des ambitions comme lui. Donc, il faut chercher quelqu’un qui, objectivement, du point de vue de la loi, n’est pas candidat et ne peut pas en avoir. Car le seul candidat de Wade, c’est Karim et il ne peut pas se représenter, pour le moment.
Mais, il y a les locales qui arrivent. Sonko a une confiance en lui-même dans certaines zones. S’il a une ambition nationale, il faut bien qu’il sorte de ces zones. Donc, il va le renforcer avec Wade. Il est en train de construire son nid comme jeune acteur politique et il va aller ramasser beaucoup de choses chez Wade. Il sait également que Wade a son projet à lui. Pour le moment, le projet peut consister à permettre à Wade de fonctionner politiquement, Wade apporte à Sonko ce qu’il peut lui apporter, en attendant une alliance à venir avec Karim.
Une alliance politique entre Sonko et les Wade, quels risques pour le régime en place ?
Je ne peux pas dire le risque pour le régime actuel. Parce qu’aujourd’hui, nous avons dépassé la présidentielle. Le régime tourne autour du président Macky Sall qui a été élu pour son dernier mandat, tant qu’il ne cherche pas à revenir à travers un 3ième mandat. Il reste maintenant les locales et les législatives. Pour les locales, ça peut être très risqué, parce que si le pouvoir continue à faiblir dans l’opinion, c’est forcément d’autres qui vont monter.
Madické n’a pas encore d’assise politique en termes d’appareil. Du côté du Pur, il faut bien qu’on pacifie les relations entre El Issa Sall et Moustapha Sy. Malick Gakou, on ne l’entend plus. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’est pas là. Mais au moins, Wade et Sonko ont quelque chose en commun : ils ne sont pas allés au dialogue. Ce qui fera un autre pôle de l’opposition. Wade avait l’habitude de dire qu’il n’est plus possible à un parti de gagner tout seul les élections. Ce n’est que par des alliances qu’on gagne. Sonko est en train de se positionner pour le candidat unificateur de tous les frustrés, de tous les mécontents et de tous nouveaux venus
Bonne lecture, Sonko peut avec l aide Wade regler plus tard les problemes de ce denier.
Wakhi lkesse no sens un vieux déraper avec quelqu’un qui se cherche il ne sait ou aller.