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Tribune – Souleymane N. NIANE : « Le cap à entreprendre ne semble pas suffisamment précisé » au Sénégal

Dans une tribune publiée par nos confrères de Sud Quotidien, Souleymane Nasser NIANE, ancien Directeur de la Fonction publique et expert des Nations Unies, livre son analyse sur la situation du Sénégal après un an et demi d’exercice du pouvoir par le nouveau régime. Il y exprime ses préoccupations face à une « expectative » et un manque de cap visible concernant les réformes institutionnelles, administratives et territoriales, jugées indispensables pour le pays.

Selon l’auteur, la troisième alternance, incarnée par le slogan « Jub-Jubbal-Jubbanti », laissait présager une rupture et des bouleversements profonds. Cependant, après dix-huit mois, il estime que « la direction à prendre et le cap à entreprendre ne semblent pas suffisamment précisés pour mobiliser un engagement fort ». Ce constat s’inscrit dans un contexte économique qu’il décrit comme préoccupant, citant des chiffres sur le déficit budgétaire qui serait de 12,3 % du PIB et un endettement atteignant 99,7 % du PIB, des taux bien supérieurs aux critères de l’UEMOA. Il ajoute que de récentes constatations avec le FMI établiraient même le déficit à plus de 14 % et la dette à environ 132 % du PIB.

Souleymane Nasser NIANE insiste sur l’impérieuse nécessité de mener des réformes institutionnelles, rappelant que les travaux de la Commission nationale de la réforme des institutions (CNRI) demeurent d’actualité. Il souligne que des questions comme l’équilibre des pouvoirs, l’indépendance de la justice, la décentralisation et la bonne gouvernance sont des chantiers en attente depuis plusieurs années. Il déplore la dissolution récente du CESE et du HCCT, qui, selon lui, montre « l’intérêt qu’il y’a à adopter une architecture institutionnelle consensuelle, dans la durée ». Cette analyse sur l’état du pays fait écho à d’autres voix qui appellent le gouvernement à agir, certains fixant même un ultimatum pour la mise en œuvre de mesures concrètes.

Concernant l’administration publique, l’ancien Directeur de la Fonction publique préconise une modernisation en profondeur. Il propose de mener des audits stratégiques de tous les ministères et de supprimer les agences pour revenir à l’orthodoxie administrative. Il suggère également de « refonder le cadre juridique de la Fonction publique » pour passer d’un système de carrière à une fonction publique d’emplois, basée sur la contractualisation et les compétences. Cette vision pour l’avenir de l’État s’inscrit dans un débat plus large où d’autres acteurs politiques proposent également des projets fondés sur la souveraineté et la force des territoires.

Enfin, sur le plan de la décentralisation, M. NIANE plaide pour un retour à la régionalisation afin de corriger les déséquilibres territoriaux. Il estime que le Sénégal « utile » reste circonscrit à l’ouest du pays et qu’il faut « oser le Gouvernement de la Région et l’avènement des Assemblées régionales pour promouvoir une véritable responsabilisation des acteurs locaux ». Il conclut en affirmant que si un bilan après 18 mois est prématuré, la situation économique est marquée par une certaine morosité et que les réformes préconisées sont « importantes et urgentes ».

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2 commentaires

  1. C est vraiment pertinent pour ceux qui savent. Je suggère aux autorités de faire appel aux fils du pays pour avancer plus rapidement. Dans l Etat tout n est pas politique. Nasser Niane est très compétent comme Aboubakry Demba Lom expert en planification, tous des produits de l Administration sénégalaise.


    • Cheikh ne te fatigue pas ces nuls qui nous gouvernent n’ ont pas besoin d’ experts de ce genre 🤣😅🤣🤣


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