Dans une analyse publiée par Sud Quotidien, JP Malou se penche sur les défis liés à l’application du contenu local au Sénégal, en s’appuyant sur le cas du projet gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA). Son point de vue met en lumière le décalage entre la réussite technique d’un projet d’envergure et les difficultés à générer des retombées économiques et sociales substantielles pour le pays.
Selon l’auteur, le projet GTA illustre une problématique majeure : malgré son avancement, les performances en matière de contenu local sont jugées faibles. La nature transnationale de l’exploitation, impliquant le Sénégal, la Mauritanie et un consortium de sociétés privées, complique l’imposition de quotas contraignants en faveur des entreprises et de la main-d’œuvre nationales.
Un autre obstacle identifié est le déficit de compétences. JP Malou souligne que « le vivier national de compétences demeure insuffisant pour pourvoir les postes stratégiques ». Cet argument serait régulièrement utilisé par les opérateurs étrangers pour justifier le recours à du personnel expatrié, limitant ainsi les opportunités pour les experts sénégalais.
L’analyse aborde également la tension entre la volonté de soutenir le tissu économique local et le maintien de la compétitivité globale des projets. De plus, la coopération régionale, bien que potentiellement bénéfique, pourrait selon lui « diluer les exigences nationales », comme l’illustre le protocole sénégalo-mauritanien.
Enfin, la question de la gouvernance est présentée comme le défi principal. Pour JP Malou, le problème n’est pas l’absence de normes, mais la capacité opérationnelle de l’État à les faire respecter. Il conclut en interrogeant la solidité institutionnelle du Sénégal pour « imposer ses exigences à des géants pétroliers rompus au rapport de force ».
