Une conférence de presse s’est tenue ce lundi 24 novembre 2025 au Centre culturel régional Blaise Senghor de Dakar pour annoncer le lancement de la tournée nationale de la pièce « L’Arbre et la jeune fille ». Ce conte théâtral est le fruit d’une collaboration entre des artistes sénégalais et français, visant à redynamiser la scène artistique locale.
Selon les informations rapportées par Sud Quotidien, Tidiane Diallo, administrateur de la compagnie, a expliqué que ce projet, initialement créé en 2023, est relancé grâce à une subvention du ministère de la Culture. Il a toutefois précisé que les fonds n’avaient pas encore été perçus et que la tournée était pour l’instant financée sur les ressources propres de la troupe. Cette situation met en lumière les difficultés de diffusion durable des œuvres théâtrales au Sénégal.
Les cofondateurs de la compagnie sénégalaise Grand-Écart, Moustapha Mboup et Abdoulaye Seydi, ont réaffirmé leur engagement. « Ce spectacle nous tient à cœur. Même sans financement, nous serions revenus le défendre », a déclaré Moustapha Mboup. Abdoulaye Seydi a abondé dans ce sens, soulignant l’état critique du secteur : « Le théâtre va mal au Sénégal, mais nous avons décidé de nous organiser autrement. Notre métier, c’est la scène, pas la quête de financements ». Il a détaillé le programme de la tournée qui, après une représentation scolaire à Dakar, débutera officiellement à Sorano le 29 novembre, avant de se poursuivre à Saint-Louis, Thiès, Sédhiou, Ziguinchor et Kolda.
La dimension internationale du projet a été présentée par la comédienne Aurélie Videlier. Elle représentait le Théâtre de la Mascara, une compagnie française fondée en 1974, partenaire de longue date des artistes sénégalais. Le metteur en scène Nicolas Jobert, également auteur du texte, a précisé avoir écrit cette pièce à la demande de Moustapha Mboup et Abdoulaye Seydi. L’œuvre aborde des thématiques universelles telles que le climat et la corruption à travers le regard d’une jeune fille, la rendant accessible à un large public.
Les initiateurs du projet ont conclu en lançant un appel au public et aux médias pour soutenir cette initiative, insistant sur le fait que « le théâtre se vit » et ne doit pas se limiter aux annonces. La pièce met en scène sept comédiens, dont quatre femmes.
