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Sport au Sénégal – Pr. Abdoulaye Sakho : « L’État est propriétaire de tout, c’est une chape de plomb »

Lors d’une conférence organisée par le Club de Dakar à la Maison de la Presse Babacar Toure, le jeudi 27 novembre 2025, le Professeur Abdoulaye Sakho a analysé les obstacles à l’investissement dans le sport au Sénégal. Devant un parterre de juristes, d’universitaires et de membres de la Fédération sénégalaise de football, l’agrégé en droit a détaillé les réformes nécessaires pour moderniser le secteur.

Selon nos informations, issues d’un compte-rendu de Sud Quotidien, le Professeur Sakho a d’abord identifié la centralisation étatique comme un frein majeur. « L’État est propriétaire de tout. C’est une chape de plomb, à cause d’un cadre institutionnel », a-t-il déclaré. Il a souligné que le Sénégal persistait dans un modèle hérité de 1960, que d’autres pays comme la France sont en train d’abandonner, appelant à « penser à autre chose ».

Le deuxième point abordé concerne la gouvernance au sein des fédérations sportives. L’universitaire a insisté sur l’importance de l’éthique dans la gestion. Il a également mis en lumière des « comportements déviants » qui nuisent à l’attractivité du sport, citant notamment le dopage, la fraude sur l’âge, qu’il qualifie de « bandit récalcitrant », ainsi que les pratiques mystiques.

Sur le plan économique, Abdoulaye Sakho a critiqué la dépendance financière vis-à-vis de l’État, qui finance la plupart des compétitions internationales. « On est obnubilés par le résultat sportif », a-t-il regretté, s’interrogeant sur l’impact réel des victoires sportives sur le développement du football local, à l’image du Cameroun. Il a opposé ce modèle à celui d’Arsenal, qui a longtemps priorisé la rentabilité économique. Cette situation met en exergue la fragilité des structures sportives nationales, où de nombreux clubs fonctionnent « sous perfusion financière », limitant leur autonomie et leur développement.

Pour attirer les investisseurs, le professeur a émis plusieurs pistes. Il a préconisé le développement du sponsoring, la gestion des droits à l’image et une meilleure régulation de la mobilité des sportifs pour que les centres de formation bénéficient davantage des transferts. Il a également suggéré l’adoption de stratégies de « naming » pour les stades, en citant les exemples de l’Emirates Stadium ou de l’Allianz Arena.

En conclusion de son intervention, Abdoulaye Sakho a formulé des recommandations générales. Celles-ci incluent la mise en place d’un cadre légal propice à l’investissement local, le dépassement de « l’approche émotionnelle » du sport et l’introduction d’études sur le sport dès le cursus scolaire.

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