Soudan : Campagne de «désobéissance civile» marquée par des incidents violents

Au Soudan, après le massacre du « sit-in », il y a quasiment une semaine, la coalition civile organise ce dimanche une campagne nationale de « désobéissance civile ».

L’action lancée par l’Association des professionnels accuse les putschistes, au pouvoir d’être responsables du bain de sang du 3 juin et de la répression qui s’est poursuivie les jours suivants.

Pour protester, les leaders ont appelé à la grève et à la reprise des barricades, entraînant des incidents avec les forces de l’ordre qui ont fait au moins quatre morts selon le Comité des médecins.

« La désobéissance civile et la grève sont nos moyens pacifiques pour arracher notre droit à la vie », a déclaré l’Association des professionnels.

Alors que l’activité à Khartoum était réduite au minimum, depuis le massacre du 3 juin, la capitale n’est que l’ombre d’elle-même aujourd’hui avec une circulation famélique, des magasins et administration fermés ainsi que des transports publics à l’arrêt. Le Comité des médecins précise qu’une dizaine d’hôpitaux participent à la grève. À l’aéroport, des passagers attendaient avec leurs bagages en espérant un vol, alors que de nombreuses compagnies ont suspendu leur liaison avec Khartoum.

Gaz lacrymogène

Des incidents ont éclaté notamment à Omdurman ou encore à Bahri où depuis 24h des manifestants ont installé des barricades sur les routes à l’aide de briques, de pneus, de pierres, de bouts de fer et de troncs d’arbres. La police antiémeute est intervenue notamment à coups de gaz lacrymogène mais également à balles réelles, entraînant la colère des habitants.

L’Alliance civile a demandé aux manifestants d’être prudents, de ne pas provoquer les forces de sécurité, de ne pas rester sur les barricades mais de les reconstruire, lorsqu’elles sont détruites. L’ALC a promis de poursuivre le mouvement jusqu’à ce que le pouvoir soit remis aux protestataires.

Crise économique

Etant donné la crise économique qui frappe le Soudan, depuis plusieurs années, aggravée par la situation sécuritaire et sociale, difficile de savoir combien de temps les Soudanais pourront tenir sans travailler.

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