Sénégal – Projet SAR 2.0 : Une nouvelle raffinerie à 5 milliards de dollars pour « répondre au déficit national »

La Société africaine de raffinage (SAR) a annoncé le lancement de la construction d’une deuxième raffinerie de pétrole au Sénégal, dont le début des travaux est prévu pour 2026. Ce projet, baptisé « SAR 2.0 », représente un investissement pouvant atteindre 5 milliards de dollars, selon les déclarations de Mamadou Abib DIOP, directeur général de la SAR, lors de la conférence énergétique africaine qui s’est tenue au Cap.

Selon nos informations, le projet suscite un fort intérêt sur le plan international. Le directeur général de la SAR a confié à l’agence Reuters que « les investisseurs manifestent un engagement massif pour concrétiser cette vision ». Des offres de financement concurrentielles auraient déjà été déposées par des acteurs économiques de Chine, de Turquie et de Corée du Sud. La future installation est conçue pour traiter une capacité de 4 millions de tonnes de brut par an.

Cette nouvelle infrastructure a pour objectif de pallier les capacités limitées de l’actuelle raffinerie, qui plafonne à 1,5 million de tonnes annuelles, une production jugée insuffisante pour couvrir les besoins nationaux. « SAR 2.0 incarne notre réponse structurelle au déficit de capacité de raffinage national », a souligné Mamadou Abib DIOP. Le programme vise à permettre au Sénégal de satisfaire sa consommation domestique et de développer une capacité d’exportation régionale.

L’approvisionnement de la nouvelle raffinerie sera assuré par les ressources du champ pétrolier de Sangomar. Ce gisement, exploité par l’australien Woodside Energy avec la participation de Petrosen, est entré en production l’année dernière. Les performances de ce champ sont notables, avec des exportations qui ont connu une forte hausse. En septembre 2025, trois cargaisons de pétrole brut, totalisant 2,89 millions de barils, ont été commercialisées sur le marché international, conduisant à une révision à la hausse des prévisions de production annuelle à 34,5 millions de barils. Ce projet est également présenté comme un levier pour la création d’emplois spécialisés et la stimulation de la chaîne de valeur pétrochimique nationale.