Royaume-Uni : Les avocats de Hamas sous pression après des menaces de mort

Des avocats ayant engagé une procédure pour retirer le mouvement Hamas de la liste des « organisations terroristes » au Royaume-Uni ont déclaré avoir reçu des menaces de mort depuis leur initiative. Ils pointent du doigt des responsables politiques et des journalistes influents britanniques pour être à l’origine d’une campagne de diffamation à leur encontre.
Le Hamas a mandaté plusieurs avocats britanniques pour contester une décision de 2021 de Londres qui étend la désignation terroriste à l’ensemble de la structure, y compris son aile politique. Selon Fahad Ansari, l’un des avocats concernés, depuis le dépôt de leur requête, le cabinet « Riverway Law » reçoit de nombreux appels et messages menaçants, contraignant l’équipe à prendre un congé temporaire.
Pour faire face aux menaces, Ansari a renforcé la sécurité, en accusant certains politiciens et journalistes de mener une campagne de diffamation à son encontre. Il a affirmé cette situation dans une déclaration au média Anadolu.
En réponse à ces menaces, plus de 80 avocats et organisations juridiques sud-africains ont adressé une lettre de solidarité à leurs homologues britanniques, condamnant fermement ces incidents. Ils accusent des groupes sionistes et leurs alliés d’orchestrer une campagne délibérée pour discréditer les avocats et notent une « tentative erronée » de les associer aux idéologies de leurs clients, ce qui va à l’encontre des principes juridiques fondamentaux.
Les signataires rappellent que sous l’apartheid, l’Afrique du Sud avait également qualifié les mouvements de libération d' »organisations terroristes » avec le soutien britannique et américain. Parmi eux figurent Ronnie Kasrils, un ancien ministre sud-africain, et le juge Zakaria Mohammed Yaacoub, qui dénoncent les attaques contre Fahad Ansari et ses collègues.
Le Royaume-Uni avait initialement classé les Brigades Al-Qassam, branche armée du Hamas, comme groupe terroriste en 2001. En 2021, Priti Patel, alors ministre de l’Intérieur, a élargi cette classification à tout le mouvement, jugeant qu’il était impossible de séparer ses branches politique et militaire.
Conformément à la loi britannique, tout groupe interdit peut demander sa radiation de la liste. Sur cette base, le dirigeant du bureau politique de Hamas, Moussa Abou Marzouk, a mandaté les avocats pour cette démarche. Une requête de 106 pages a été soumise à la ministre de l’Intérieur Yvette Cooper, contestant la décision comme motivée politiquement, d’après les avocats Ansari, Groeters et Magnitz.
Ils précisent également que le Hamas ne leur a pas versé de rémunération, rappelant que recevoir de l’argent d’une organisation classée terroriste est illégal. Cette information a été rapportée sur le site d’Anadolu, traduit de l’arabe par Sanaa Amir.