Des réfugiés toujours plus nombreux à Paoua en République Centrafricaine

Ils sont au moins 65 000 à s’être réfugiés à Paoua après les combats qui ont fait rage, fin décembre, entre le MNLC, une branche de l’ex-Seleka, et Révolution et justice, autour de cette ville du nord de la Centrafrique. Depuis, Paoua est totalement submergée et les besoins sont énormes. Tous les jours, 7 500 déplacés reçoivent une aide alimentaire d’urgence.

Les esprits commencent déjà à s’échauffer autour du cordon qui sert à délimiter le centre de distribution de vivres pour les milliers de déplacés qui ont fui la brousse. Angèle fait partie des 65 000 villageois qui ont trouvé refuge à Paoua. « C’est la guerre chez nous, c’est pour ça qu’on a fui en ville. Il y a la Minusca et les militaires. On a fui depuis 40 kilomètres de Paoua pour se sauver. On attend la nourriture mais il faut nous donner beaucoup ! », s’exclame-t-elle.

Régina Fiomono, de l’ONG nationale Association des femmes rurales de Batangafo pour le développement (AFRBD) et chargée de coordonner cette distribution, s’étonne de devoir gérer des volumes aussi importants alors que la ville était calme depuis plusieurs années, chose rare en Centrafrique. Surtout, dans le grenier agricole du pays. « D’habitude, dans les zones où on a l’habitude de travailler, on fait 3 000 ménages en trois jours, mais là on fait 1 500 ménages en une journée. »

Tous veulent rentrer dans leur village, mais certains ont été brûlés et les récoltes pillées. Didier Daya, chef de groupe du village Bedaya 1, se sent abandonné. « On ne sait comment faire. Donc il faut mettre la sécurité en pratique. Sans sécurité, on ne peut pas s’en sortir. Jusqu’à présent, la mort ne fait que se multiplier. »

Une situation qui risque de perdurer dans un pays qui a vu son nombre de déplacés augmenter de plus de 70 % en un an.

Avec Rfi

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