Recto – Verso !!!

Recto – Verso !!!

J’aime les maisons accueillantes de simplicité, propres et dignes. Ce genre de maison où quand tu attends d’être reçu par le propriétaire, la maman te tire une chaise en bois sous l’acacia, te sert une bouteille d’eau fraiche et te passe un éventail en te disant ‘’tangg na tey dé’’. J’aime les civilités qu’on échange en ces moments où l’oncle t’a dépassé avec son satala, en te jetant un regard rapide comme salut, pour se diriger vers les toilettes situées derrière le bâtiment.
J’aime le moment où sa grande fille vient étaler les nattes de prières et me taquine en me disant, ‘’Yow, gueudj nga fi dé. Khana dagnou la khotieu ? Ya raagal sa diabaar’’. J’aime cette atmosphère de calme où le temps des inquiétudes et des incertitudes semblent se garer, se mettre au garage.
J’aime quand, dans la conversation, on évoque les diverses fortunes des uns et des autres. Ces gens qu’on n’a pas vus depuis des lustres et dont on vous donne de leurs nouvelles, et celles de leurs familles. J’aime cette ambiance entrecoupée par le salut extérieur du voisin qui se tient à la porte, accompagné de son fils qui venait dire au-revoir parce qu’il devait aller à ‘’Pinkou’’ pour l’hivernage et qui sollicite des prières.
J’aime cette plénitude que donnent la Dignité et la Foi. J’aime l’austérité de ces lieux et l’endurance de ces hommes. Je m’incline devant l’indifférence à l’accessoire de ces hommes. Je loue leurs capacités à taire leurs envies de voir, de vivre, de se jeter dans le tumulte attirant de ce monde qui les entoure.
J’envie ces hommes. Je me dis en les regardant ‘’Pourtant, ils vivent’’.
Mais ce que j’adore le plus, c’est quand, je m’empare de ces présents dont on me fait honneur dans ce vieux tissu.
Quand, arrivé à la maison, j’ouvre mon petit baluchon de cadeaux. Je reste des minutes à les regarder. Le petit sachet d’arachides. Le sachet de bissap séché. Le couscous séché que je faisais couler entre mes doigts avec satisfaction. Toutes ces choses qui me semblaient être des symboles.
En réalité, je voyais en les mettant en place dans la cuisine, des choses, porteuses de Dignité, de Valeurs ancestrales de Courage et de Foi sans limite. Ces denrées, je vais les consommer parcimonieusement comme une potion magique d’où je vais tirer des forces surhumaines pour résister aux tentatives corruptrices de notre époque et aux agressions qui érodent nos raisons de vivre..
Ce genre de maison et ses habitants, donnent mauvaise conscience à beaucoup.
Ils semblent vous juger. Et semblent vous demander de prononcer votre propre condamnation.

1 COMMENTAIRES
  • Seydina

    Moi aussi j’aime ces maison accueillantes !

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