Alors que le Président de la République et son Premier ministre se trouvent tous deux à l’étranger, des interrogations émergent sur les implications de ces absences simultanées au sommet de l’exécutif. Dr Malaw Kanté, analyste politique; Dr Malaw Kanté rassure mais pointe un contexte “sensible”.
Invité lundi sur la RFM à commenter l’impact de l’absence des deux plus hautes autorités de l’État, le Dr Kanté tempère :
« À mon avis, ce n’est pas tellement grave en soi. Le Sénégal a déjà fonctionné sans Premier ministre, et le pays a su traverser des périodes institutionnelles complexes tout en restant organisé. Cela ne constitue ni une menace pour la sécurité, ni un risque pour la stabilité du pays. »
Mais si l’expert se veut rassurant, il reconnaît que le contexte politique actuel nourrit les interrogations.
« Ce qui interroge aujourd’hui, ce n’est pas l’absence en elle-même, mais le moment. Nous traversons une phase sensible. Il ne s’agit pas encore d’une crise institutionnelle, mais il existe des zones d’ombre, notamment autour des relations entre les deux têtes de l’exécutif. Rien n’est clair, et cela suffit à alimenter les spéculations. »
Dr Kanté pointe également le manque de communication officielle autour du déplacement du Premier ministre.
« Le motif exact de cette visite reste flou. Aucun communiqué n’a été diffusé, ce qui laisse place aux interprétations. Certes, le président de l’Assemblée nationale a évoqué une mission économique, mais aucune précision n’a suivi. C’est cela qui alimente l’inquiétude des Sénégalais. »
Cependant, l’analyste insiste sur la robustesse de l’appareil étatique :
« Le Sénégal reste l’un des pays les plus organisés du continent, avec des institutions solides. L’État fonctionne, même en l’absence momentanée du Président et du Premier ministre. L’administration, ce qu’on appelle l’État profond, est suffisamment structuré pour assurer la continuité. »
En dernière analyse, si les absences simultanées des deux dirigeants « ne sont pas un danger en soi », selon Dr Kanté, leur timing, au cœur d’une période politique délicate, « soulève des interrogations légitimes ».
