Pr Saliou Diop et l’OMS : Mobilisation pour le don de sang ce 14 juin
À la veille de la Journée mondiale du donneur de sang, célébrée le samedi 14 juin, le Professeur Saliou Diop, directeur du Centre national de transfusion sanguine (CNTS), a lancé un appel urgent à la population. Lors d’un point de presse tenu le vendredi 13 juin, il a souligné l’importance d’ »instaurer une véritable culture du don de sang », un acte « vital pour les malades en détresse ».
Cette journée, célébrée internationalement, rend hommage aux donneurs volontaires et bénévoles, tout en sensibilisant à l’importance d’un approvisionnement sanguin régulier et sécurisé. Elle rappelle également le rôle crucial des donneurs anonymes, qui sauvent des vies par leur engagement, comme l’a précisé le Pr Diop, également directeur du Centre de Transfusion Sanguine (Cnls).
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié un communiqué soulignant que cette journée vise à « sensibiliser le grand public à l’importance d’un approvisionnement régulier en sang, essentiel pour garantir la qualité, l’innocuité et la disponibilité du sang et des produits sanguins pour les personnes qui en ont besoin ».
Pour l’édition 2025, l’objectif est de collecter 600 à 700 poches de sang grâce à une forte mobilisation des associations de donneurs. « Le sang utilisé pour les traitements médicaux ne peut être fabriqué artificiellement. Il doit provenir de dons de personnes en bonne santé », a insisté le Pr Diop, ajoutant que « ce liquide vital est constamment renouvelé dans l’organisme ». Il est indispensable pour les patients souffrant d’hémorragies importantes, lors d’opérations chirurgicales, d’accouchements, et dans de nombreuses autres situations.
Le Pr Diop a indiqué que le pays dispose de 38 structures de transfusion : 26 banques de sang régionales, 3 banques de sang à Dakar, 4 dépôts de sang et 5 postes de transfusion. Les transfusions sanguines sont effectuées dans tous les établissements de santé publics et privés où exercent des médecins. Le CNTS coordonne l’activité transfusionnelle au niveau national, en harmonisant les pratiques, formant le personnel, supervisant et contrôlant la qualité des banques de sang régionales.
« Le nombre de dons au Sénégal a atteint 136 347 en 2024, soit une légère hausse de 4% par rapport à 2023. Malgré cela, les besoins, estimés à au moins 180 000 dons, ne sont pas couverts, ce qui représente un déficit de 25% », a-t-il expliqué. « Ce déficit s’explique par des freins socioculturels et économiques, ainsi que par le manque de ressources pour promouvoir le don de sang (sensibilisation, recrutement, fidélisation) ».
Des progrès sont néanmoins constatés. « Le Sénégal a un bon niveau de sécurité transfusionnelle, avec des tests de dépistage des agents infectieux systématiques sur tous les dons », a déclaré le Pr Diop. De nouveaux centres régionaux de transfusion sanguine ont été construits à Kaolack, Louga et Matam, ainsi que des postes de transfusion à Rufisque, Linguère et Richard Toll, renforçant le réseau existant. « Le sang est vital car il véhicule des éléments essentiels pour le plasma (55%) », a-t-il rappelé.
Les transfusions sanguines sont essentielles pour de nombreuses personnes, notamment les femmes victimes d’hémorragies liées à la grossesse ou à l’accouchement, et les enfants souffrant d’anémie sévère due au paludisme ou à la malnutrition. La disponibilité du sang est un enjeu majeur pour les professionnels de santé. Selon le Pr Diop, les transfusions sont cruciales pour les personnes nécessitant un traitement régulier, comme les patients atteints de drépanocytose, de thalassémie, d’hémophilie ou d’immunodéficience. « Elles sont également essentielles en situation d’urgence, pour soigner les victimes de catastrophes, d’accidents graves ou de conflits armés. »
Le slogan de la campagne 2025, « Donnez votre sang, donnez de l’espoir : ensemble, nous sauvons des vies », souligne l’impact des donneurs et célèbre la solidarité. Selon Sud Quotidien, le Pr Diop insiste sur l’importance du don de sang pour sauver des vies.
