Les auditions sur les violences politiques qui ont secoué le Sénégal entre 2021 et 2024 s’ouvrent ce vendredi. Plus de 80 personnes y ont perdu la vie, selon les bilans communément admis. L’enjeu est désormais de « remonter la chaîne des responsabilités » et d’« établir la vérité » sur ces événements. Et, Justice Sans Frontière de saluer l’ouverture des enquêtes sur les drames politiques.
Amath Thiam, juriste consultant et président de Justice Sans Frontière, salue cette étape tout en rappelant les exigences de transparence et de respect institutionnel.
« La machine judiciaire est enfin mise en branle avec l’ouverture officielle de l’enquête sur ces violences. C’est une étape importante, car il s’agit de déterminer les responsabilités et de rendre justice aux victimes », explique-t-il.
Il rappelle que cette dynamique a été initiée par l’ancien ministre de la Justice, Ousmane Diagne, qui avait saisi le procureur général. « Le dossier a ensuite été confié au procureur de la République près le tribunal de grande instance de Dakar, Ibrahima B. », précise-t-il.
Mais au-delà de l’aspect technique, Amath Thiam insiste sur un principe fondamental : « On peut ne pas aimer la justice, mais on doit respecter les institutions. C’est une exigence démocratique. »
Pour le juriste, la vérité doit être recherchée « dans le respect des droits des victimes et de la dignité des citoyens ». Et d’ajouter : « Nous réclamons le droit parce que nous avons été touchés dans notre chair, dans nos hôpitaux, dans notre patrimoine, dans notre vie publique. »
Selon lui, l’attente est claire : « Que les enquêtes aboutissent, que les responsabilités soient situées, et que justice soit rendue. »