Dans une tribune relayée par Sud Quotidien, le journaliste Vieux Savané livre son analyse sur la conduite des affaires publiques au Sénégal. Il y exprime le point de vue selon lequel le pays s’écarte de ses priorités essentielles, s’enlisant dans des débats politiques prématurés concernant l’élection présidentielle de 2029.
L’auteur appuie son propos sur la situation de certaines localités, citant en exemple un reportage de la RTS sur le village de Mayel Kadie, situé dans la région de Matam. Il y décrit des conditions de vie difficiles, marquées par l’absence d’eau potable, d’électricité et de poste de santé. Selon lui, seule une école multigrade, manquant d’équipements de base comme les tables-bancs, y représente le service public. Il souligne que ce cas n’est pas isolé.
Face à cette réalité, Vieux Savané déplore ce qu’il qualifie de « décalage permanent » des élites politiques. Il estime que les discussions actuelles se concentrent sur des « polémiques stériles » au lieu de s’attaquer aux urgences nationales. Il cite parmi celles-ci la dépendance de l’agriculture à la pluviométrie, les pertes post-récoltes pouvant atteindre 40 %, le chômage des jeunes et la cherté de la vie.
Cette perception d’un manque d’infrastructures de base est corroborée par des données dans d’autres secteurs. Selon nos informations, la question de l’assainissement demeure une préoccupation majeure, avec des chiffres indiquant que près de 38 % des ménages dans une région comme Ziguinchor sont privés d’un service amélioré.
Dans sa tribune, le journaliste soutient que les discours sur le patriotisme ou le souverainisme « sonnent creux lorsqu’ils ne sont pas suivis d’actes ». Il met en garde contre ce qu’il appelle la « radicalité verbale », qui, selon ses termes, « ne nourrit ni foyers, ni écoles, ni champs ». Il observe une persistance de pratiques qu’il associe à l’ancien système, telles que « le clientélisme, les cortèges rutilants, les symboles archaïques du pouvoir ».
En conclusion de son analyse, Vieux Savané juge le débat sur l’échéance de 2029 prématuré et propice aux « ambitions personnelles qui tournent le dos aux intérêts de l’écrasante majorité de la population ». Il affirme que le Sénégal a avant tout besoin d’« action », de « résultat » et de dirigeants consacrés au service du pays.
