Omar Camara et le KUYAN BAA : Un projet culturel pour la Casamance

En plein cœur de la Casamance, une région souvent marginalisée dans les plans nationaux de développement culturel, se dresse le projet audacieux d’Omar Camara. Ce promoteur déterminé œuvre à la création d’une infrastructure moderne d’accès et de diffusion culturelle, baptisée KUYAN BAA, en hommage au Bois sacré mandingue. Cet ambitieux projet pourrait incarner un rêve impossible, mais il a pris vie grâce à la passion et aux efforts acharnés de son initiateur, reconnu internationalement dans le milieu de l’art.

Originaire de cette région marquée par des années de conflictualité, Omar Camara désire ardemment restituer à la Casamance une part de son succès artistique, acquis hors de ses frontières. Le KUYAN BAA, implanté dans la forêt de Diabir à Ziguinchor, un lieu autrefois théâtre de violents affrontements, symbolise à la fois une fierté identitaire et un renouveau culturel.

Porté par des ressources limitées et le soutien de quelques partenaires et mécènes étrangers, KUYAN BAA commence à éclore. Déjà, il devient un lieu vivant de rencontres et d’échanges, accueillant des expositions internationales et des artistes de toute origine. L’événement phare du lieu, la Biennale Z’ARTS, fondée par Omar Camara, en est à sa treizième édition, marquant 26 années de persévérance face aux difficultés.

Malheureusement, cet élan pourrait s’achever brutalement. La « Sud Quotidien » souligne dans un article de Moustapha Tambadou, expert en politiques et stratégies culturelles, la fatigue d’Omar Camara. Découragé par le manque de soutien des autorités nationales et locales et la faiblesse des sponsors, il est sur le point de renoncer à poursuivre.

Pour éviter la conclusion tragique de cet engagement culturel exemplaire, il est impératif de répondre collectivement à cet appel. Les acteurs du monde culturel, les décideurs et la société civile doivent se mobiliser pour soutenir ce projet qui incarne, plus que jamais, l’espoir d’une Casamance vivante et dynamique.