À Ziguinchor, le quotidien des habitants est de plus en plus affecté par une série de nuisances urbaines. Selon les informations rapportées par Sud Quotidien, l’occupation anarchique des espaces publics, le tapage nocturne et une promiscuité croissante complexifient les conditions de vie dans la capitale du Sud, tandis que les autorités municipales évoquent des plans d’aménagement en cours.
Du centre-ville aux quartiers périphériques comme Lyndiane, les trottoirs sont systématiquement occupés par des commerces informels, allant des étals de fruits aux garages improvisés. Cette situation contraint les piétons à se déplacer sur la chaussée, augmentant les risques d’accidents. « On ne peut plus circuler librement. On est obligés de marcher sur la route, c’est dangereux », témoigne Aminata Goudiaby, une résidente de Santhiaba. Les tentatives de régulation par les autorités locales se heurtent à une forte pression sociale. Une intervention récente a d’ailleurs été freinée après l’arrestation d’agents municipaux qui exécutaient un ordre de démolition à Boucotte, suite à une plainte du propriétaire du bâtiment concerné.
Les nuisances sonores constituent un autre problème majeur. Les nuits ziguinchoroises sont rythmées par le bruit des bars, des motos, des fêtes privées et des cérémonies traditionnelles telles que les « diambadong ». « Mon enfant en bas âge se réveille en sursaut chaque nuit, à cause du bruit », confie Daouda Dia, un enseignant résidant à Boucotte. Les arrêtés municipaux visant à encadrer ces nuisances peinent à être appliqués, faute de contrôles réguliers.
Dans certains quartiers comme Néma, Kandé ou Belfort, la situation est aggravée par une forte promiscuité. Plusieurs familles cohabitent dans des concessions exiguës, souvent sans accès adéquat aux services de base. Ce phénomène, accentué par l’exode rural et l’accueil de personnes déplacées par le conflit en Casamance, favorise la propagation de maladies et génère des tensions sociales. Face à cette situation, la mairie de Ziguinchor reconnaît les défis. « Nous avons des plans d’aménagement en cours, mais nous devons trouver un équilibre entre régulation et accompagnement social », a indiqué un conseiller municipal.
Ce problème d’occupation de l’espace public n’est pas unique à Ziguinchor. Dans d’autres régions du Sénégal, les autorités prennent des mesures. À Sédhiou, par exemple, le préfet a qualifié le désencombrement d’« irréversible » face à une situation similaire où l’encombrement des artères principales par des commerçants et des motos-taxis a provoqué des accidents mortels. Une concertation y a été engagée avec la mairie pour reloger les occupants.