La région de Matam fait face à de graves inondations touchant les zones rizicoles. Selon la Société d’aménagement et d’exploitation des terres du Delta du fleuve Sénégal et de la Falémé (SAED), environ 1 242 hectares sont déjà submergés par les eaux du fleuve, dont 145 hectares en cours de culture.
« Avec le franchissement du seuil d’alerte, nous savions que cela aurait des répercussions. Aujourd’hui, nous constatons que plusieurs terres irriguées sont sous les eaux », a déclaré Moussa Mbodj, délégué régional adjoint de la SAED dans les colonnes de l’APS visitée par Senego.
L’impact est d’autant plus préoccupant que, l’an dernier à la même période, moins de 500 hectares étaient inondés, contre plus du double aujourd’hui. « La campagne est menacée », a averti M. Mbodj, ajoutant que beaucoup de producteurs ont préféré ne pas cultiver cette saison par crainte de voir leurs champs engloutis.
Au-delà des pertes agricoles, des ruptures de digues et des dégâts sur les aménagements sont redoutés. Pour limiter les conséquences, la SAED a fermé des vannes, notamment au casier de Mboloyel (Bokidiawé), et déployé des motopompes afin d’évacuer l’eau et tenter de sauver les cultures encore viables.
Les zones les plus affectées se situent dans les communes de Dembancané, Aouré, Sémmé Orkadiéré (département de Kanel), ainsi que dans celles de Matam, Bokidiawé et Nabadji.
« Les dégâts peuvent se manifester quinze jours après l’entrée des eaux, mais nous faisons tout pour accompagner les riziculteurs et préserver ce qui peut l’être », a conclu le responsable de la SAED.