« Il n’est pas possible d’instaurer la confiance et se concerter sur les questions essentielles de notre démocratie sans, au préalable (…)« , selon Me Abdoulaye Wade, dans un communiqué. Le Parti démocratique sénégalais (PDS) a répondu à l’appel au dialogue du chef de l’Etat Macky Sall.
Abdoulaye Wade est d’avis qu’il faut « (…) réinstaurer le consensus de toute la classe politique sur le processus démocratique, sans procéder à audit indépendant du fichier électoral sous supervision de l’Union Africaine, des Etats Unis et de l’Union Européenne de sorte que tous les sénégalais qui le désirent soient inscrits sur les listes électorales et entrent en possession de leurs cartes d’électeurs contenant des énonciations exactes« .
Sur ce, les libéraux considèrent qu’il faut mettre en place un vrai organe indépendant de supervision et contrôle du processus électoral en lieu et place de la CENA qui, selon eux, « a perdu toute crédibilité et qui est devenue un simple supplétif du gouvernement« . Le Pds prône aussi pour un « Conseil constitutionnel capable de neutralité et dont, au moins, un ou deux membres, seront désignés par le chef de l’opposition. Désigner, à la tête de la Cour suprême, des magistrats neutres, indépendants, avec une moralité irréprochable et qui ne sont pas le bras armé de l’instrumentalisation de la justice par le pouvoir politique de Macky Sall« .
Des revendications qui tiennent à cœur le Parti démocratique sénégalais (PDS). Et de poursuivre:
- « Il n’est pas possible d’instaurer la confiance et se concerter lorsque des pans entiers de notre justice sont soumis au pouvoir exécutif, en totale violation du principe sacro-saint de la séparation des pouvoirs et lorsque des magistrats controversés, normalement à la retraite (Mamadou Badio Camara ou Henri Grégoire Diop) sont maintenus en activité pour services rendus ou à rendre« .
- « Il n’est pas possible d’instaurer la confiance et se concerter lorsque le gouvernement interdit pratiquement toutes les manifestations de l’opposition, harcèle ceux qui le gênent en les emprisonnant ou les exilant ; Il n’est pas possible d’instaurer la confiance et se concerter lorsque le président de la république décide de ne pas appliquer la Constitution, en refusant de définir le statut de l’opposition, ses droits ainsi que ceux de celui qui en est le chef « .
- « Après avoir rompu le dialogue politique et le consensus sur le processus électoral bâti depuis plus de 20 ans, avec la participation de la société civile, de nos partenaires et amis traditionnels, et organisé l’un des scrutins les plus controversés de toute l’histoire de notre pays, Macky Sall appelle à un dialogue politique, après avoir organisé une fraude sans précédent pour s’assurer une majorité à l’Assemblée Nationale« .
Ainsi, Wade et Cie certifient leur attachement au dialogue et à la concertation. Cependant, ils dénoncent le fait que le président Macky Sall a toujours été « sourd à toute forme de concertation, Macky Sall qui n’a jamais prêté oreille aux appels et préoccupations de l’opposition, a substitué un système autoritaire à nos traditions démocratiques de concertation et élevé l’intolérance et la brutalité, en méthode de gouvernance« .