Lutte: Un CNG ou une Fédération (Par M. Papa Birame Bigué Mbaye)

Faisant référence à la Charte du sport, à l’exposé des motifs sans numéro de 2024 relatif aux activités physiques et sportives, à la Lettre de politique sectorielle de développement du sport et aux grands axes de la politique déclinée par le Ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, nous pouvons obtenir une Fédération nationale de lutte du Sénégal.
Compte tenu de ce qui suit, le Sénégal, depuis 1994, avec la gestion unitaire et la mise en place du Comité national de gestion de lutte par l’arrêté n°2020 du 21 mars 1994, n’arrive pas, comme les pays limitrophes, africains ou du monde, à devenir une Fédération nationale.
Certes affilié à la Confédération africaine de lutte amateur (CALA), à la FILA (United World Wrestling), au Comité national olympique sportif du Sénégal, et sans oublier l’Union des fédérations francophones de luttes, le Comité passe d’une durée de deux (02) ans à une prorogation.
Le sport est un vecteur important d’attractivité et une vitrine pour le rayonnement des États. Ainsi, les Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ) 2026 doivent permettre à toutes nos disciplines d’accéder au sommet (lutte olympique : gréco-romaine, lutte libre, beach wrestling), sans oublier l’organisation de notre sport national, le « Lamb ». La lutte est l’un des sports les plus anciens et les plus populaires au Sénégal. Elle est moderne et traditionnelle.
Lamb, elle est : musique, car marquée par les tam-tams et les chants qui l’accompagnent ; chorégraphie, par les danses ; mode artistique, pour l’accoutrement des lutteurs ; poésie, pour les backs, backous et tous ces éléments qui touchent la sensibilité des amateurs.
Je dis toujours : pas de lutte sans public, pas de public sans spectacle, pas de spectateurs sans belle lutte, pas de belle lutte sans formation de lutteurs de qualité. Maintenant, pour accéder à une Fédération nationale, il faut d’abord régulariser la feuille de route :
la mise en place d’une Fédération ;
l’amélioration du statut du lutteur, du manager et du promoteur ;
la formalisation des écuries en association ;
la décentralisation des programmes de lutte et leur adaptation au contexte et aux réalités locales ;
l’organisation, de façon périodique, d’un festival national de lutte en étroite concertation avec le ministère du Tourisme ;
l’entrée de la lutte aux Jeux olympiques ;
la reconversion professionnelle des pratiquants par la mobilisation des potentialités économiques et sociales ;
le développement, en relation avec les collectivités territoriales, de la dimension culturelle de la lutte et son inscription dans le projet de territorialisation des politiques publiques ;
la prise des mesures nécessaires pour une participation, sous une forme ou une autre, de la lutte sénégalaise à l’animation des prochains JOJ de Dakar 2026 ;
l’appui à l’organisation de programmes de façon régulière, en relation avec les promoteurs et les annonceurs ;
enfin, l’inscription définitive de la lutte, produit sportif, culturel et touristique, dans le projet de faire du Sénégal une société émergente.
Cette structure fédérale sera en conformité avec la Fédération internationale qui a pour but :
d’encourager le développement de la lutte dans tous les styles et de la promouvoir dans tous les pays du monde (comme l’indique à son article 2 le CNG de lutte, dans tout le territoire du pays) ;
d’apporter son soutien et son assistance technique dans tous les pays ;
de contribuer au développement de liens d’amitié entre les lutteurs et entre les fédérations nationales ;
d’établir et de diffuser les règles internationales régissant les différents styles de lutte ;
de superviser l’application des règlements et des règles de lutte aux Jeux olympiques, championnats du monde, coupes du monde, compétitions continentales et à toutes les épreuves internationales qui se disputent sous le contrôle de la Fédération ;
de désigner, sélectionner, former et contrôler les arbitres internationaux, les entraîneurs et les dirigeants, etc.
Une Fédération sénégalaise a été créée de 1959 à 1969 sous le sigle FSLADA (Fédération sénégalaise de lutte amateurs et disciplines assimilées), pour passer en Comité national provisoire de 1969 à 1973, puis en Fédération sénégalaise de lutte (FSL) de 1973 à 1979.
Elle est redevenue Comité national provisoire (CNP) de 1979 à 1986, avant un retour en Fédération sénégalaise de lutte de 1986 à 1990, période marquée par une rupture totale de gestion de la lutte avec, d’un côté, le comité d’administration et de contrôle de la lutte avec frappe, et de l’autre, le comité national provisoire de la lutte amateur. C’est en 1994 qu’on est revenu à une gestion unitaire, comme cité ci-dessus.
Il semblerait qu’il y ait une correspondance concernant le chronogramme de mise en place d’une Fédération sénégalaise de lutte, qui est toujours dans les tiroirs et qui demande une large diffusion aux acteurs de la lutte.
M. Papa Birame Bigué Mbaye
Ancien membre de la commission de règlement et discipline du CNGL
Diplômé en management du sport
On peut être d’accord avec toutes ces propositions , mais concernant 1°/ la lutte avec frappe, avoir des lutteurs de qualités suppose que la préparation / enrichissement technique passe par l’apprentissage de techniques de lutte olympique. C’est ce que faisaient nos Anciens comme Double Less, Ambroise Sarr, Tapha Guèye, Mor Fadam, Docteur Faye, Tyson, …. que j’entrainais et qui se préparer dans les deux styles (frappe et olympique). Ce n’est plus le cas, au revoir les beaux combats d’antan d’une part, et les médailles d’or aux Championnats et Jeux Africains ‘autre part.. 2°/ Après avoir valorisé le style « lutte africaine » , grâce aux travaux de la CONFEJES dans les années 90 et avoir quitté le Sénégal en tant que coopérant / expert dans les années 2000, le combat pour pénétrer les Jeux Olympiques est malheureusement tombé à l’eau, laissant progressivement la place à l’émergence du Beach Wrestling qui, lui, risque de devenir discipline olympique. Vraiment dommage donc, mais effectivement la création d’une Fédération serait la bienvenue, particulièrement sur le plan international. .