Liberté de la presse- y a-t-il des sources d’information interdites à un journaliste?

Diffuser l’information au public ne devrait pas mettre leur vie en danger.Leur travail contribue à la transparence et à la démocratie, ils sont  appelés Journaliste.  Beaucoup de journalistes à travers le monde sont emprisonnés pour … Et pourtant, le journaliste a le droit d’accéder à toutes les sources d’information. Des lors une question s’impose:  y a-t-il des sources d’information interdites à un journaliste?

Une affaire qui a fait des vagues très récemment. Celle d’Ahmed Abba correspondant de RFI en langue haoussa au Cameroun. S’il a été libéré en décembre dernier, Ahmed Abba a quand même passé 29 longs mois derrière les barreaux.

Ahmed Abba avait été arrêté en juillet 2015 à Maroua à l’extrême nord du Cameroun. D’après RFI, il couvrait la crise causée par Boko Haram. Mais, pour Yaoundé Ahmed Abba avait été accusé d’avoir collaboré avec les membres de la secte islamiste nigériane et de n’avoir pas partagé les informations en sa possession. Il était donc poursuivi par la justice camerounaise pour « non-dénonciation et blanchiment d’actes de terrorisme ».

Au Congo voisin, Ghys Fortuné Dombé-Bemba est lui aussi dans le collimateur de la justice. Pour les autorités congolaises, Ghys Fortuné Dombé-Bemba a été placé en détention provisoire depuis le 11 janvier 2017 pour « atteinte à la sûreté de l’Etat en lien avec Frédéric Bintsamou dit Pasteur Ntumi« .

En effet, selon le procureur de la République, André Oko-Ngakala, Ghys aurait relayé le message de Ntumi. “Comment a-t-il fait pour recueillir son message, alors que Monsieur Ntumi est recherché par la justice ?”, déclarait-il à la chaîne de télévision nationale pour commenter le communiqué de presse annonçant l’arrestation du journaliste. Alors que Ghys expliquait que le discours de Ntumi “traînait” sur internet depuis des semaines.

Pourtant, c’est une lapalissade que de rappeler que les textes donnent au journaliste le devoir et le droit de protéger ses sources. Au Congo par exemple, la Charte des professionnels de l’information et de la communication issue des états généraux de la presse de 1992 stipule en son point 2.2 que le journaliste a le droit d’accéder à toutes les sources d’informations.

Voilà qui pourrait plonger des experts en communication au cœur d’un nouveau débat non moins important. Celui de savoir quels genres de sources devrait ou doit consulter le journaliste pour exercer son métier.

S’il est moralement injuste et juridiquement condamnable de participer à des activités malveillantes, au nom de l‘équilibre de l’information, de l‘équité et de la neutralité, les textes donnent au journaliste le droit et le devoir de partager au public dans le strict respect des normes, ce que pense une personne malgré la gravité des faits qui lui sont reprochés.

Il serait donc question de mener des réflexions profondes sur la qualité des sources à consulter. Ce qui aiderait le journaliste à travailler en parfaite harmonie avec le thème choisi ce 3 mai pour la 25è journée internationale de la liberté de la presse : « Médias, justice et État de droit : les contrepoids du pouvoir »

 

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