Le retour de Wade : une escroquerie politique

Le retour de Wade : une escroquerie politique

Il était parti en laissant derrière lui un pays exsangue, sacrifié sur l’autel de quelques kilomètres de nouvelles routes qui auront coûté bonbon au peuple sénégalais. Il avait surtout réussi, lui, allergique à la bonne gouvernance, la prouesse de tripler sa dette publique en un laps de temps, plombant tous les leviers qui pouvaient permettre l’espoir d’un décollage économique. C’est avec lui que la corruption, le népotisme – voire la dictature – avaient écrit leurs lettres de noblesse dans ce pays qu’il a dirigé pendant douze longues années et, avaient fini d’inspirer les diplomates étrangers qui ont même inventé la formule poétique du « coefficient d’évaporation » pour évoquer l’argent détourné.

Symbole des errances de son passage, la statue de la renaissance qu’il a fait construire sur les hauteurs de Ouakam. Une lubie qui a coûté 15 milliards de francs CFA (24 millions d’euros), au bas mot, en plus de 27 hectares de terres situées autour de l’aéroport Léopold Sédar Senghor allouées à un homme d’affaires. Poussant même la lubie jusqu’à réclamer 35% des royalties que générerait le colosse en bronze au titre de droit d’auteur.

L’amnésie utile d’Abdoulaye Wade

Aujourd’hui, « l’auteur”, amnésique de son régime catastrophique où les libertés du peuple s’effaçaient derrière les privilèges sacrés, et après avoir déstructuré toute l’économie d’un des pays africains qui ont le plus bénéficié de l’aide au développement sans que la pauvreté ne diminuât, réapparaît en clamant que « la démocratie doit revenir ».

Il parle sans doute de cette démocratie particulière qu’il avait érigée en règle et qui lui permettait les multiples prorogations du mandat des institutions ; les sempiternelles modifications de la constitution, dépossession des terres de leurs ayants droit entre autres violations incessantes des lois par sa simple volonté. Entre lui et la loi, la cohabitation doit nécessairement se traduire comme entre le maître et son subordonné.

Il y a une vie après Wade

Avec lui, la collusion du pouvoir avec les forces rétrogrades en vue de transformer le pays en monarchie était une évidence implacable au regard de toutes les manœuvres et combines auxquelles il avait habitué le peuple au quotidien. Lui qui était atteint de la folie de la démesure tombera certainement des nues en voyant l’Etat alors surdimensionné, ramené à des proportions plus modestes ; ses agences faramineuses et inutiles retaillées drastiquement ; les conventions à usage de logement pour les agents publics qui ont fait place à des allocations d’indemnités représentatives ; les dépenses de prestige et autres sources de gabegie resserrées.

La liste est loin d’être exhaustive mais il lève le voile sur le constat flagrant de deux modes de gestion aux antipodes : Un Etat qui marchait sur la tête et suscitait le sentiment que Wade était un danger pour la nation était la chose la mieux partagée et, un autre qui est droit dans ses bottes et qui doit faire face à la douleur ressentie par les populations sur le chemin des réformes visant à remettre les choses à l’endroit.

Il se rendra compte alors, après vingt-deux mois d’errance, que le destin du Sénégal dont les blessures sont encore ouvertes, ne repose pas entre les mains d’un vieux monarque détrôné, qui refuse de comprendre qu’il y a bien une vie après Wade. Qu’il soit dehors, ou dedans.

Sud Quotidien

7 COMMENTAIRES
  • fox

    Deuk keu bi dafa Macky Ebola Sall.
    c’est ça la réalité actuelle.
    Macky Dégage.

  • sarr

    gorgue dalal bou bakh rewmi soy dom rik niofe nek

  • ibrahina wade

    Aller vs faire voir… Hors sujet

  • h2o

    honnêtement cet article reflète une réalité manifeste.on oublié vite. Ces gars du PDS nous ont tout montré: arrogance, garde corps devenu millardaire, une petite tronçon de kelkes kilomètres à plusieurs millards, statuts à plusieurs milliards au lieu d’une mosquée, festival à plusieurs, nominations d’une ministre illétrèe en plein meeting…..

  • elzo

    LES SENEGALAIS ONT UNE COURTE MEMOIRE ET Wade est un bon berger qui sait avoir à faire à des moutons pour l’essentiel.

  • senegal

    wade et pds dègagè salè escro

  • modou sarr

    yalna yalla def diam sí Senegal dé ko sí adena bi

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