Le ministre du Commerce autorise les importations : Alioune Sarr défie Macky

Passant outre les instructions du chef de l’Etat d’interdire les importations de sucre, le ministre du Commerce fait signer des Dipas dans la foulée, et permet de débloquer plus de 20.000 tonnes de sucre importé.

Le mercredi 12 août dernier, Le Quotidien annonçait que le président de la République Macky Sall avait, personnellement, demandé à ses ministres de l’Economie et des Finances, ainsi que du Commerce, de veiller à l’interdiction des importations de sucre tant que la Compagnie sucrière du Sénégal (Css), la seule entreprise sénégalaise qui produit du sucre, n’avait pas écoulé la totalité de son stock. Or, dans les faits, les importations n’ont jamais été bloquées, car il a été constaté que certains des ministres de Macky Sall, peuvent se permettre de passer impunément outre les directives de leur Président de chef.

Dipa accordées le jour même de l’interdiction

Ainsi, Le Quotidien a appris que dès que la volonté présidentielle lui a été notifiée dans la soirée du mardi 11 août, le ministre Alioune Sarr s’est dépêché d’appeler le Directeur du Commerce intérieur (Dci) Ousmane Mbaye, et lui a donné pour instructions de procéder immédiatement à la distribution des Déclarations d’importation des produits alimentaires (Dipa) pour le quota de 25.000 tonnes de sucre qui a été autorisé (voir Le Quotidien n°3755 et 3757, des 10 et 12 août 2015).

Avant la fin de la soirée, le Dci signait les sésames qui permettaient au sucre déjà dans le port de Dakar, de sortir sans entrave. Après cela, la manœuvre était de faire croire à Macky Sall que le sucre importé trouvé sur le marché était celui entré avant la mise en application de ses instructions.

La manœuvre aura sans doute permis à ne pas faire de la peine à ces importateurs auxquels des quotas avaient été attribués en dépit de l’intérêt de l’économie nationale, et dont les stocks attendaient déjà au Port de Dakar. Mais elle n’aura rapporté au pays que des problèmes, en une période où les recettes fiscales ne parviennent pas à augmenter alors que les besoins de la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent (Pse) exigent toujours plus de liquidités.

Il semble en effet, que les derniers stocks de sucre de la Compagnie sucrière du Sénégal (Css) ne parviennent plus à trouver vendeur, parce que le marché est actuellement inondé par le sucre importé.

Pourtant, au ministère du Commerce, des hauts responsables trouvent le moyen de s’exonérer de toute responsabilité en la matière, en affirmant que les importateurs parviennent à écouler facilement leurs produits, et que si la Css ne vend pas, «elle devrait peut-être revoir son modèle économique, qui montre qu’elle n’est plus peut-être aussi compétitive».

Cette remarque des responsables du commerce au Sénégal ne semble pas tenir compte du fait que les importateurs auxquels on a accordé des Dipa avec beaucoup de complaisance n’ont pas les mêmes charges qu’un industriel qui emploie des milliers de Sénégalais et fait vivre de manière indirecte, toute la région Nord du pays.

Et même pour les recettes fiscales, il n’est pas certain que ce que les droits de porte sur le sucre importé peuvent rapporter, soit comparable aux impôts payés par la compagnie sucrière, ainsi que par son personnel. Cela, compte non tenu de la Tva et d’autres charges fiscales indirectes.

Le ministre Alioune Sarr, qui avait également sollicité son collègue de l’Economie et des Finances pour que ce dernier lève la Taxe conjoncturelle à l’importation (tci) sur ce sucre importé, et que le ministre chargé du Budget lui avait accordé, n’aura pas eu la satisfaction de voir cette mesure appliquée, car le refus de Macky Sall, qu’il avait pu contourner, rendait la chose difficile à mettre en œuvre.

Source : Le Quotidien

2 COMMENTAIRES
  • Do gno soone ci thiagatou gui

    Mais yéne dolènegnou dimalè si thiagas yi ak ces genre pup facille .vous aussi senego soiyé proffesionelle

  • Sokhamone

    Foutez-nous la Paix, vendus. Le sucre de Mimran qu'il importe aussi n'est d'aucune utilité économique pour notre pays.

Publiez un commentaire