Le militant panafricaniste Kémi Séba arrêté à Paris après la perte de sa nationalité française

Le militant panafricaniste, Kémi Séba, a été arrêté à Paris ce lundi 15 octobre, selon une source proche du dossier. À ce stade, les raisons précises de son interpellation n’ont pas encore été communiquées.

Kémi Séba, de son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, s’était vu retirer la nationalité française en juillet dernier, comme le stipulait un décret publié au Journal officiel. Âgé de 42 ans, cet influent activiste est connu pour ses prises de position radicales contre l’Occident et ses liens avec la Russie. En mars dernier, il avait déjà fait parler de lui lorsqu’une conférence qu’il devait donner dans l’Essonne avait failli être interdite par la préfecture, en raison de la procédure de déchéance de nationalité en cours contre lui. Une décision temporairement suspendue par le tribunal administratif. À cette occasion, Kémi Séba avait mis en ligne une vidéo dans laquelle il brûlait un document qu’il prétendait être son passeport français.

Militant anticolonialiste et ancien leader du groupe dissous Tribu Ka, Séba s’était autrefois distingué par son discours ant-France et sa promotion de la séparation raciale. Dissous en 2006 par le gouvernement français, ce groupuscule lui avait déjà valu plusieurs condamnations en France pour incitation à la haine raciale. Aujourd’hui, il dirige le mouvement Urgences panafricanistes, un groupe qui jouit d’une forte popularité sur les réseaux sociaux.

Kémi Séba a, au cours des dernières années, mené plusieurs actions en Afrique contre le franc CFA, devenant une figure de proue des manifestations contre cette monnaie dans plusieurs pays africains. Ses activités militantes l’ont régulièrement conduit à être interpellé, expulsé ou refoulé de diverses nations, telles que la Côte d’Ivoire, le Sénégal ou la Guinée. En France, son influence et ses actions ont également été critiquées. L’an dernier, le député Renaissance Thomas Gassilloud, alors président de la commission de la défense à l’Assemblée nationale, avait publiquement accusé Kémi Séba de jouer le rôle de relais pour la propagande russe, affirmant qu’il servait « une puissance étrangère qui alimente le sentiment antifrançais ».