La femme peut-elle diriger la prière ? – La réponse ferme et très précise de JAMRA !

On ne connaît pas dans l’histoire musulmane, longue de quatorze siècles, UNE SEULE FEMME ayant prononcé le sermon du vendredi ou ayant dirigé des hommes dans la prière. Même à l’époque où une femme régnait sur tout un Sultanat, à l’instar de Shajarat Ad-Durr, qui fut Sultane dans l’Égypte ancienne, elle ne prononçait pas de sermon du vendredi ni ne dirigeait les hommes dans la prière.

L’IMAMAT a toujours été réservé aux hommes. Car l’imam doit être suivi dans ses faits et gestes par les orants : s’il s’incline, ils doivent s’incliner derrière lui, s’il se prosterne, ils doivent le suivre, et s’il récite le Coran, ils doivent l’écouter. En Islam, la prière possède des caractéristiques et des spécificités bien déterminées. Il ne s’agit pas de simples invocations et de supplications, comme c’est le cas dans les religions antérieured. Dans la prière musulmane, il y a des gestes, des stations debout, des positions assises, des inclinations et des prosternations. Il ne convient donc pas qu’une femme s’expose devant des hommes pour accomplir ces mouvements, au cours d’un acte de culte où sont exigés le recueillement du cœur, la sérénité de l’âme et la concentration de l’esprit dans l’imploration exclusive du Seigneur.

AFIN D’ÉCARTER TOUTE TENTATION, et de barrer la voie aux prétextes de la séduction, la Législation islamique a réservé l’appel à la prière (l’Azan) et la direction de la prière (l’Imamat) aux hommes. De même, elle a décrété que les rangées des femmes doivent se situer derrière celles des hommes. Le Prophète dit à cet égard : «Les meilleures parmi les rangées des femmes sont celles qui sont dernières et les meilleures parmi les rangées des hommes sont les premières», et ce, afin d’écarter toute tentation potentielle.

LES QUATRE ÉCOLES DE JURISPRUDENCE ISLAMIQUE (Malékisme, Hanafisme, Chaféisme, Hanbalisme), s’accordent à dire que la femme ne peut diriger un homme dans les prières prescrites, même si certains ont permis à la femme maîtrisant le Coran de diriger la prière au sein de sa famille, sachant que les hommes qui prieraient alors sous sa direction sont ses « mahârim » [proches parents entre lesquels le mariage est interdit]. Dans un Hadith, rapporté par Ibn Mâjah, le Prophète (psl) enseigne qu’«une femme ne doit pas diriger la prière d’un homme ; un bédouin ne doit pas diriger la prière d’un émigré ; un débauché ne doit pas diriger la prière d’un croyant».

L’IMAMAT DE LA FEMME n’est donc admise que dans le cas spécifique d’une prière collective exclusivement féminine. De nombreux Hadiths viennent l’appuyer. On peut citer à ce propos celui relatif à l’honorable épouse du Prophète (psl), Seydatuna Aïcha, rapporté par Abd Ar-Razzâq, selon qui Aïcha dirigea une prière prescrite dans une assemblée de femmes, mais en se tenant SUR LA MÊME RANGÉE qu’elles. Ibn Abî Shaybah précise également que Aïcha avait coutume d’appeler à la prière (Azan), de diriger la prière des femmes, mais EN SE TENANT ALIGNÉE avec ses consœurs!

UN AUTRE ÉPOUSE DU PROPHÈTE (psl), Oumou Salamah, dirigea les femmes dans la prière, tout en se tenant parmi elles. Selon les termes d’une prieuse, rapportés par Abd Ar-Razzâq: «Oumou Salamah nous a dirigées lors de la prière du soir en se tenant parmi nous». Et Hâfidh Ibn Hajar écrit, dans Ad-Dirâyah, que : «Muhammad Ibn Al-Husayn rapporte que Aïcha dirigeait la prière des femmes durant le mois de Ramadân, mais en se tenant parmi elles».

TELLE EST LA SUBSTANCE DES HADITHS qui circonscrivent sans équivoque le champ d’exercice de l’Imamat, faisant injonction à la femme de ne diriger que la prière d’une assemblée de femmes. Aux antipodes donc de cette innovation blâmable consistant à vouloir établir que la femme puisse diriger la prière des hommes !

SOURCE: Sermon de Imam Cheikh Youssouf Abdallah Al-Kharadawi (Célèbre théologien qatari, d’origine égyptienne; fondateur et doyen de la première université des études et sciences islamiques du Qatar, président de l’Union Internationale des Savants Musulmans, membre du Conseil Européen pour la Recherche et la Fatwa). Il est plus connu dans le monde arabo-musulman pour ses prêches pertinentes, diffusées sur la chaine de télévision qatari Al-Jazeera, avec une audience estimée à plus de 60 millions de personnes à travers le monde.