Idy Diène, martyr en terre italienne, Par Cissé Kane NDAO

La bêtise aveugle sème la tragédie, c’est à dire le meurtre et le sang.
Un sénégalais est mort. Idy Diène est tombé. Au champ d’honneur. À la recherche d’une vie meilleure. Pour verser sa contribution aux mille milliards de francs envoyés annuellement par cette armée héroïque d’immigrés qui tire la croissance de notre pays en boostant la consommation intérieure.
Idy Diéne est mort. Victime de la folie aveugle d’un homme dépressif et pleutre qui n’a pas osé se donner la mort pour en finir avec sa médiocre existence, mais à choisi d’ôter la vie d’un de nos compatriotes pour s’offrir un séjour tous frais payés en prison.
Furieux ? Abattu ?
Non.

Je suis simplement révolté. Révolté de constater que l’homme connaissait tous les livres et ne sait toujours pas l’amour, et que la solitude et l’oisiveté rendaient effectivement fou.
Refaire la critique de la folie des hommes ?
Cela n’est pas nécessaire.

L’Italie : pays aux multiples contradictions, pays capable des inventions géniales qui ont changé la vie des hommes , mais pays capable aussi d’engendrer des monstres loufoques tragi-comiquement ridicules et vénaux, et de semer dans les entrailles de l’humanité entière le virus de la cosa nostra.
L’Italie vient de basculer dans le populisme et l’extrême droite, lors des élections de ce dimanche 4 mars.
Et comme pour marquer leur accession très prochaine au pouvoir qui n’augure rien de bon pour personne, tonnent les coups de feu meurtriers qui immolent sur l’autel de leur victoire la cible préférée de leurs diatribes plésbicités par un électorat en mal de repères qui cherche un bouc émissaire à la crise économique et sociale sans précédent qui frappe leur pays.
Ce meurtre sonne le tocsin d’une époque désormais révolue et annonce une période sombre pour les citoyens du monde engagés pour le dialogue des cultures et le brassage des peuples.
Dans cette nuit qui s’installe des hommes comme Matteo Renzi ont choisi de faire place au silence.

Moi aussi.
Silence de minute.
À la gloire des immigrés.
À la mémoire d’Idy Diéne.
Et vive l’Italie