Idées : Please, élevons le débat… (Par Adama Gaye)

Depuis la période menant à la fin du régime de Abdou Diouf, dans les années 1990, une engeance spéciale, faite de plumitifs mercenaires, sévit dans la société sénégalaise, avec pour mission de salir et d’insulter quiconque tente d’apporter au débat national cette touche contradictoire, consubstantielle à la démocratie. On a eu trop tendance à dater ce phénomène négatif à partir des années dites des alternances -celles de la magistrature Wade, puis celles, illégitimes, de l’intrusion au pouvoir du fraudeur et voleur, Macky Sall.

La vérité oblige de rappeler qu’avant la naissance des journaux comme “Il est midi”, style genocidaire de notre compatriote Kaolackois Ndiogou Wack Seck et de ses semblables, virtuels ou physiques, ayant fleuri, comme champignons en hivernage, depuis ces années vénéneuses alternancielles, il y eut, sous les socialistes, leurs ancêtres. Le plus célèbre fut: le débat. Journal logé à la Présidence sous Diouf, sa principale caractéristique était de casser de l‘opposant, notamment les forces socialistes (Niasse, Djibo), opposées à Diouf et Tanor, mais d’abord de trucider l’opposant en chef du pays, Abdoulaye Wade. “Wade est un âne qui le prouve tous les jours”, fut l’une des sorties portées par le Débat sous la plume d’un fin littéraire, ASAK, Abdou Salam Kane, singulièrement inspiré par les effluves les plus sales ce jour-là.

C’est donc dire qu’il y a hélas une tradition fort mauvaise, puante, qui s’incruste dangereusement dans une société sénégalaise où le projet démocratique véhémentement revendiqué, surtout à compter du milieu des années 1970, se devait de créer un espace de débat dense, dynamique, dépersonnalisé afin de jeter les bases du progrès collectif que tous, ou presque, estimaient être l’un des outcomes, l’une des retombées, de ces intrants intangibles, intellectuels, dans la vie publique nationale.

Ce que l’on constate malheureusement c’est l’inverse. Le fait est qu’on réalise que faire la démocratie sans démocrates, sans citoyens avertis, financièrement capables, formés, au fait, disent les anglais, c’est une gageure insurmontable. Des l’ouverture des vannes du jeu démocratique, censé être une conversation majeure, ce que notre pays comptait de musculaires, cerveaux remplis de copeaux, insulte aux lèvres, en quête de castagne, mercenaires à la plume, au verbe et au vote aux enchères, maraudent à travers les espaces d’expression et les polluent par leurs postures infectes.

Dans leurs rangs, il y a cellles et ceux dont la mission est de défendre le prince du jour, fut-il un illégitime fraudeur électoral, voleur, comme l’est Macky Sall. Naguère, ils furent Senghoristes, puis Dioufistes, avant d’être Wadistes. Ce sont des péripatéticiennes. Des putes. Mobiles !

Leur prototype, ce sont ces sauvageons, qui ont tenté piteusement de voler ici au secours d’un Macky SALL, malmené par mes salves déstabilisatrices. Vous vous souvenez: c’est la horde ayant fait irruption sur cette page, il y a trois ou quatre jours, sans arguments autres que leurs théories à deux balles sur “l’institution” à ne pas attaquer ou les procès en méchancetés, jalousies, aigreurs, et tutti quanti, avant de disparaître comme ils étaient venus, sans doute sous l’injonction du KGKT. Leur Dieu, Macky, ne veut pas que leur activisme lui cause un dégât personnel irréparable!
Les nouveaux militants Insulteurs se recrutent dans les eaux d’une opposition aux nerfs à fleur de peau et qui pense être en droit de revendiquer une immunité scripturale sur ses bêtises et ses loufoques projets. Voire ses idées erronées.

Commençons par les agités du bocage de Ousmane Sonko. Qui n’a pas été énervé de relever la propension de ses soutiens à sortir l’artillerie lourde dès que l’image ou le projet de leur chef ont pu être écornés, y compris en des termes imparables. J’en ai vécu l’expérience quand j’eus le toupet de rappeler à Monsieur Sonko que le Cirdi, tribunal arbitral des investissements, fondé par la Banque mondiale, avait son siège à Washington. Avant que le calme ne s’établisse, quelle volée de bêtises n’eus je entendues? Espérons que la sagesse rattrape ce camp débordé sur ses flancs par une jeunesse de nouveaux convertis, ahuris, extrémistes, comme de nouveaux amoureux, capables de ne pas réaliser les dégâts causés par leurs excès sentimentaux…passagers.

J’espère qu’Ousmane Sonko a retenu la leçon: ce ne sont pas des ouailles, si insolentes soient elles, s’étant évaporées du reste, qui le mettront hors de portée du débat contradictoire !En plus de lui, le plus emblématique de l’opposition, il y a donc, depuis deux jours, les dernières recrues de l’insultocratie, surgies d’un insondable milieu. Ils s’appellent Pape Sarr, de la LD-Debout, un type, sans vergogne, qui me demande en catimini en amitiés et, en public, veut me faire passer pour un…prétentieux.

Il y a ensuite, envoyé par les cagoulards, un Alioune Sy, que je ne connais pas, mais qui, prenant La Défense du CRD (on eut dit une instance régionale de développement) qui n’est autre que ce Congrès (bof ils perorent sur le fait que ce peut être un événement comme un Club, sans démentir la matérialité du projet cachotier et prétentieux qu’il recouvre). Du Sy, outré par mon texte sans doute à l’arme lourde, je le confesse, qui mitraille les initiateurs du Congrès, je reçois donc l’une des attaques qu’ils aiment tant me porter: tu bois de l’alcool. En plus de ne pas toucher une seule goutte d’alcool, je revendique le droit de boire, si ça me chante.

Tel n’est pas le cas. Au lieu de se préoccuper des ravages de l’alcool dans la société, y compris dans leurs propres familles et à leur niveau sans doute, au lieu d’envisager des politiques publiques pour y répondre, ces “democratiseurs”, bave à la bouche, croient pouvoir empêcher qu’une lumière crue soit projetée sur l’illégitimité de leur droit à sauver la démocratie. Vous n’êtes pas qualifiés !
Bref, à court d’arguments, ce sont des espèces vils, comme eux, qui violent notre espace public. Ce sont les vrais ennemis de la démocratie. Il faut les remettre à leur place. Tous ont le même rêve: empêcher le débat sain. Pour masquer leurs lugubres calculs ou micmacs.

Je me retiens de revenir sur ce que je sais d‘eux, mais je garde ce que Mame Less Dia, l’un des grands journalistes du pays, décédé, m’a appris un jour, en me racontant les attaques adhominem dont il faisait l’objet de la part d’un notable qui voulait le faire taire. “S’il ne me laisse pas tranquille, je vais bientôt lui détailler l’endroit où on sert le riz de PD (mbaxalou gordjiguene!) à son fils”, répliqua Mame Less, dans un éclat de rire dont il avait seul le secret. Ce fut la fin.

Aux excités de tous bords, je dis aussi: la vérité sera dite, même si le monde doit voler en mille morceaux, comme aime à rappeler joliment l’ami Moctar Gueye. La démocratie n’est pas un jeu d’enfants ni une partie de plaisirs. C’est un projet rugueux et vigoureux, parfois, hélas, sanglant, impitoyable. La vérité et le progrès qu’elle doit générer en valent la chandelle. Que le débat, Gaye, soit donc élevé, m’aurait conseillé un de mes complices du Cesti, feu Alioune Toure-Dia, avec lequel nous secouions déjà les couloirs de l’école, à la fin des années 1970, avec notre journal mural, mythique, Bla Bla Soir. En pensant à lui, je dis: nawoone, fawoone, sa mboyy mbooy gua rek…Thia Kaw, Thia Kanam.

PS:
Permettez que je salue Abdoulaye Wade, stoïque, face aux critiques démocratiques ou non, dans l’opposition comme au pouvoir, malgré ses autres défauts, c’est un démocrate, sous ce rapport.
Quant à Macky son silence, son acceptation des décharges en sa direction procèdent plutôt de ce qu’il se sait criminel. Ce n’est pas un démocrate. Un voleur. Coincé !

Les Renaissanceurs doivent eux se le tenir pour dit: s’ils font dans les diffamations, on leur fera la chanson de leur méfaits…Et on parlera encore davantage de leurs prétentions excessives à être les reconstructeurs d’une démocratie qu’ils ont contribué à défaire. Xamm sa bopp mo gueune niou wolah dila wakh yaayy kann -Youssou Ndour way nako.

Le temps n’est plus au leadership de droit divin ou héréditaire décidé entre 4 murs. Notre combat démocratique, c’est pour l’avènement d’un âge authentiquement démocratique, promoteur des meilleurs et plus sérieux d’entre nous, les fables autour des personnes ayant échoué, qui se recyclent, sous des chapiteaux de quelque nature, Congrès ou non, c’est fini.

De grâce, qu’ils soient plus imaginatifs que CRD (les gouverneurs vont les poursuivre pour détournement de propriété intellectuelle) et ADB (And Dekil Bokk, une tricherie sur And Bokk Yakaar).
Wassalam !

Par Adama Gaye

1 COMMENTAIRE
  • Niit

    Ce n’est pas l’avocat mais l’autre mourides débile.

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