« Histoire secrète – Vice-présidence : Le miroir aux alouettes » (Par Thierno Diop)

Dans un entretien accordé à « Seneweb », l’ancien directeur de cabinet du président Abdoulaye Wade croit savoir que la vice-présidence sera restaurée après les Législatives de 2022. Il pense que Idrissa Seck va hériter du poste.

« Pensez-vous que Idrissa Seck est vraiment intéressé par les fonctions de président du Conseil économique, social et environnemental ? Il est certainement en acclimatation, le temps de migrer à la station vice-présidentielle. Quand il y sera, plusieurs scénarios pourraient se dérouler dont celui de la suppléance du président de la République par le vice-président », se laisse croire M. Sy.

Cette idée de vice-présidence, cela a toujours été de la poudre aux yeux des jeunes loups aux dents longues. Elle était au cœur des négociations en tapinois entre Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, au lendemain de la présidence de 1993. Pour avoir vendu la mèche, le journaliste de RFI, Nicolas Balique, fut sauvagement agressé par des « calots bleus », les gros bras du PDS et son véhicule incendié devant le domicile de Wade au Point E. Pourtant le temps donnera raison au journaliste de RFI, car le leader du Pds va intégrer, en 1995, le Gouvernement de majorité présidentielle élargie, non pas comme vice-président, mais comme ministre d’Etat.

L’idée resurgit au lendemain des Législatives de 1998, puisqu’une persistante rumeur prêtait à Diouf de vouloir nommer Wade vice-président contre un désistement de ce dernier à la présidentielle de 2000, mais les planètes seront alignées dans le sens de permettre la première Alternance démocratique. C’est sous le magistère du Pape du Sopi que le poste sera institué, peu de temps après le retour officiel de Idrissa Seck au Pds, le 12 janvier 2009.

Était-ce un piège pour tenir l’ancien maire de Thiès dans un jeu de la Barbichette ? On peut l’envisager. En effet, lorsque Abdoulaye Wade nommait Souleymane Ndéné Ndiaye chef du gouvernement le 30 avril 2009, d’aucuns étaient surpris par cette promotion, car ce dernier, des mois plus tôt, traita Karim de « gosse » derrière lequel il ne se rangerait jamais.

Des analystes politiques, prompts à déchiffrer tous les actes posés par le secrétaire général du Pds, voyaient en Souleylane Ndéné « un Premier ministre sursitaire », qui n’était là que pour « expédier les affaires courantes », (comme ce fut le cas avec Moustapha Niasse au début des années 80) en attendant la suppression du poste, avec les élucubrations sur la création d’un monstre institutionnel : la vice-présidence qui, selon les devins, était réservée à Idrissa Seck.

On était alors dans l’ambiance des pourparlers en coulisses entre l’ex-président de la République et l’alors maire de Thiès. Les prédictions des météorologues se révéleront fausses, puisque Ndéné sera Pm jusqu’à la chute de son mentor. Et pour cause ? Le très rusé chef sopiste voulait, peut-être, par ce moyen, faire miroiter à Idy le poste de vice-président pour mieux l’endormir et préparer Karim Wade. Des cancans avaient, à l’époque, relevé l’absence de Idrissa Seck, lors de la grande manifestation du 23 juin 2011, qui devait, si le coup avait réussi, concrétiser le projet de ticket présidentiel à l’américaine.

Mais de toutes les façons, tout portait à faire avaliser l’idée que le colistier de Abdoulaye Wade devait être Karim, si le ticket passait, sinon le pape du Sopi se serait effacé au profit de son ancien Premier ministre. Avec la volonté qui est prêtée à Macky Sall de vouloir se présenter encore en 2024, Idy est invité à ne pas tomber encore dans le piège de la vice-présidence. Lui qui disait que « Macky a tous les défauts de Wade et aucune de ses qualités », doit savoir que l’actuel président de la République, aimant faire du Wade sans Wade, peut le mener en bateau avec cette idée de vice-présidence.

Toute la question est dès lors de connaitre quelles sont les motivations secrètes de Habib Sy. Il n’ignore pas que compte tenu des tensions que nous venons de vivre, les Sénégalais ne sont pas prêts à accepter n’importe quel deal, devant se jouer de la sacralité des institutions. Veut-il, dans une savante division du travail de manipulation, amener Idy à entendre ce qu’il veut bien entendre pour le pousser à commettre une erreur ? Le temps le dira…

Par Thierno Diop, Journaliste

 

2 commentaires

  1. Alioune Diop

    Il perd sont temps j’aime bien croire à ton analyse,mais vous oublier que le Sénégal de 2021 est différent des années 1988,1995 .cette nouvelle génération est plus exigeants et déterminer à en finir avec les politiciens traditionnelles.il n’aura d’élections législatives Macky sall va quitter avant.la deuxième vague c’est pour bientôt et sa sera fini avec aucun politicien traditionnelles ne sera président de la république du Sénégal il faut que sa soit clair . c’est histoires PDS,PS,LD, et autres c’est du passé . votre analyse est erronée vous ne connaissez pas la Sénégal 2021

Comments are closed.