Le concert GLORIA, présenté au Grand Théâtre National Doudou Ndiaye Coumba Rose, a pris la forme d’un moment historique mêlant création artistique, mémoire et transmission. La soirée a été marquée par un hommage solennel rendu à Mamadou Diop, linguiste d’exception et principal artisan de la traduction de la Bible en langue wolof, par sa fille, l’artiste Agsila.

L’émotion était d’autant plus forte que Mamadou Diop a été rappelé à Dieu trois jours après avoir achevé sa mission, au terme de 25 années de travail. Un projet initié dès 1963, porté par plusieurs générations de traducteurs, et mené avec une rigueur intellectuelle rare.
Un film hommage projeté au public a retracé ce parcours singulier : celui d’un homme maîtrisant sept langues, dont le grec, l’hébreu et l’arabe, et travaillant la langue wolof classique et poétique avec une exigence scientifique et littéraire exemplaire.
La veuve de Mamadou Diop, connue du public à travers le film Vieux Diop, était présente, entourée de la famille Diop, visiblement émue par cet hommage national.
La soirée a également permis d’annoncer la sortie prochaine de la Bible en wolof, actuellement imprimée en Corée du Sud dans une imprimerie spécialisée, et acheminée par bateau vers Dakar. La participation de la Corée du Sud à ce projet est saluée comme un acte de coopération culturelle internationale au service du patrimoine sénégalais.

Si la communauté chrétienne était largement représentée, l’événement a rassemblé bien au-delà, avec la présence d’érudits musulmans reconnaissant la valeur linguistique et intellectuelle de cette œuvre. Le poète et écrivain Seex Waali Ndaw a notamment souligné les ponts possibles entre les textes sacrés et la tradition savante wolof.
Traduit dans une langue d’une grande richesse poétique, ce texte est déjà considéré comme une œuvre patrimoniale majeure, destinée à entrer durablement dans l’histoire culturelle du Sénégal.
Héritage linguistique : quand Mamadou Diop traduit la Bible en wolof
Mamadou Diop était un professeur de mathématiques et un linguiste sénégalais de tout premier plan, dont la rigueur scientifique a profondément marqué son travail de traduction et de recherche linguistique.
Parallèlement à son parcours dans l’enseignement, il a consacré une part majeure de sa vie à la traduction de la Bible en langue wolof, un projet initié dès 1963 et poursuivi sur plusieurs décennies avec de nombreux traducteurs. Mamadou Diop en est devenu l’un des artisans centraux, apportant une exigence rare dans le traitement du wolof classique et poétique.

Maîtrisant sept langues, dont le grec, l’hébreu et l’arabe, il a travaillé à établir des correspondances fidèles entre les textes originaux et la langue wolof, avec une précision nourrie par sa formation scientifique et mathématique.
Après 25 années de travail intensif, Mamadou Diop a achevé sa mission de traducteur. Il a été rappelé à Dieu en 2021, trois jours après avoir finalisé cette œuvre, laissant au Sénégal un héritage linguistique, intellectuel et culturel majeur.
La Bible en wolof, imprimée en Corée du Sud et actuellement en cours d’acheminement vers Dakar, est aujourd’hui considérée comme une œuvre patrimoniale nationale, reconnue au-delà des communautés chrétiennes pour sa valeur linguistique, poétique et culturelle.

