France – Corruption : Le procès de Nicolas Sarkozy suspendu

Le procès de l’affaire dite des «écoutes», au cours duquel devait comparaître Nicolas Sarkozy, a été suspendu peu après son ouverture, en raison de l’absence d’un des trois prévenus.

Ordonnance d’une expertise de l’état de santé de l’ancien juge Gilbert Azibert, 73 ans

Pour la première fois sous la Ve République, un ancien président de la République est jugé pour corruption. À partir de ce lundi 23 novembre, Nicolas Sarkozy comparaît dans l’affaire dite des « écoutes », avec son avocat Thierry Herzog et l’ex-haut magistrat Gilbert Azibert. Prévu jusqu’au 10 décembre, la tenue du procès est soumise aux aléas de l’épidémie de Covid-19 et à une demande de renvoi déposée par Gilbert Azibert, 73 ans, pour raisons médicales.

Le tribunal correctionnel a ordonné “une expertise” de l’état de santé de l’ancien juge Gilbert Azibert, 73 ans, absent de l’audience pour raisons médicales.

Nicolas Sarkozy est « concentré, combatif et déterminé », a indiqué à LCI l’entourage de l’ancien chef de l’État à la veille de ce rendez-vous judiciaire majeur. « Ce n’est pas une confrontation, ce n’est pas un combat contre les juges ni un combat politique mais le combat pour la vérité. Nicolas Sarkozy a toujours été respectueux de l’institution judiciaire. La seule chose qui lui importe, c’est la vérité. »

Sarkozy encourt dix ans de prison et un million d’euros d’amende

Retiré de la politique depuis sa défaite à la primaire de la droite fin 2016, M. Sarkozy encourt dix ans de prison et un million d’euros d’amende pour corruption et trafic d’influence.

L’affaire des « écoutes » trouve son origine dans un autre dossier qui menace Nicolas Sarkozy: les soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.

Dans ce cadre, les juges avaient décidé en septembre 2013 de placer l’ancien président sur écoute, et découvert, début 2014, qu’il utilisait une ligne secrète, sous le pseudonyme « Paul Bismuth », pour communiquer avec son avocat Thierry Herzog.

Selon l’accusation, certaines conversations ont révélé l’existence d’un pacte de corruption: Nicolas Sarkozy a, par l’intermédiaire de Me Herzog, envisagé d’apporter un « coup de pouce » à M. Azibert pour l’aider à obtenir un poste dans la Principauté de Monaco qu’il convoitait, mais qu’il n’a jamais obtenu.

En contrepartie, selon le parquet, ce haut magistrat a fourni des informations, couvertes par le secret, sur une procédure engagée en Cassation par M. Sarkozy en marge d’un autre dossier (affaire Bettencourt), et a tenté d’influer sur ses collègues.

Après avoir bénéficié d’un non-lieu dans l’affaire Bettencourt fin 2013, Nicolas Sarkozy avait en effet saisi la Cour de cassation pour faire annuler la saisie de ses agendas présidentiels, susceptibles d’intéresser la justice dans d’autres procédures.

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