Une dizaine d’élèves du collège catholique du Sine, situé à Fatick, se sont vu refuser l’entrée à l’établissement, un fait relayé par le journal Bès Bi. Les parents de ces élèves accusent le Principal d’avoir enfreint un arrêté pris par le ministère de l’Éducation nationale.
Ce texte, adopté sous l’impulsion du Premier ministre Ousmane Sonko, impose à toutes les écoles du pays, qu’elles soient publiques ou privées, d’accepter le port de symboles religieux tels que le voile, la croix ou les perles sacrées, tant qu’ils n’entravent pas l’identification des élèves.
Le débat sur le port du voile dans les établissements scolaires sénégalais a pris de l’ampleur après une intervention publique du Premier ministre en juillet 2024. Sonko avait alors affirmé qu’il ne tolérerait plus aucune interdiction du port du voile dans les écoles, soulignant que de telles pratiques violaient le principe d’égalité des chances. Il a insisté sur le fait que tous les élèves, indépendamment de leur tenue religieuse, doivent bénéficier des mêmes droits. Le Premier ministre a également exhorté les établissements scolaires à respecter les valeurs constitutionnelles de tolérance et de cohésion sociale.
En réponse à cette déclaration, le ministre de l’Éducation, Moustapha Mamba Guirassy, a pris un arrêté visant à s’assurer que les règlements des établissements respectent ces principes. Ce texte, désormais en vigueur, rappelle l’obligation pour toutes les écoles, y compris celles privées et catholiques, de reconnaître et respecter la diversité religieuse des élèves tout en maintenant un climat éducatif harmonieux.
Malgré cette volonté de garantir l’unité nationale dans une société sénégalaise marquée par sa diversité religieuse, certaines institutions, notamment au sein de l’Église catholique, ont exprimé des réticences. Elles dénoncent ce qu’elles perçoivent comme une intrusion dans leurs règles internes, estimant que ces mesures menacent leur autonomie dans la gestion de leurs établissements.