«Un premier groupe de pays constitué du Burkina, de la Côte d’Ivoire et du Togo, a un ICOR (indice à partir duquel on calcule l’efficacité des investissements) inférieur à 3. Dans ces pays, l’investissement est relativement plus efficace que dans les pays du deuxième groupe constitué de la Guinée-Bissau, du Bénin, du Mali, du Niger et du Sénégal», a indiqué Issoufou Soumaïla, cadre à la direction des études et de la recherche de la BCEAO, auteur d’une étude sur le sujet.
L’étude concernant la période 2004-2012 et intitulé «efficacité des investissement dans l’Uemoa» se base sur l’indice ICOR (Incremental Capital Output ratio) . Ce dernier est le rapport entre les investissements de l’année T et la variation du produit intérieur brut. Un ICOR élevé correspond à une utilisation inefficace des ressources en capital comparativement à un ICOR faible. Dans les pays africains où les investissements sont les plus efficaces, ou pays de référence, l’ICOR moyen est de 2,8.
L’étude donne au Sénégal un ICOR de 6,4 qui est beaucoup plus que celui des pays de référence. Dans la zone, la guinée Bissau a la moyenne la plus élevée (9,2). Ce qui veut dire que les investissements y sont les moins efficaces. La Côte d’Ivoire a la plus bonne moyenne (2,2). Ainsi, c’est le pays où les investissements sont les plus efficaces.
Les investissements moins efficaces dans les pays de l’Uemoa que dans les pays de même niveau économique
Selon l’expert, la moyenne de l’ICOR dans la zone Uemoa est de 4,6. Ce qui, précise-t-il, est «nettement plus élevé que la moyenne de 2,8 dans les pays de référence» (Ethiopie, Botswana, Ile Maurice, Tanzanie, Ouganda, Rwanda).
Ainsi, les investissements réalisés dans les pays de l’Uemoa sont moins efficaces que ceux d’autres pays africains ayant le même niveau économique, selon l’étude.
Mais, l’expert de la BCEAO indique la voie à suivre pour améliorer l’efficacité des investissements dans l’espace sous régionale. «Les investissements devraient être orientés vers les secteurs porteurs de croissance économique ou ayant des effets d’entraînement rapide sur ces secteurs afin d’améliorer significativement la productivité globale de l’économie», dit-il.
Considérant que «le capital humain affecte positivement l’efficacité des investissements», Issoufou Soumaïla appelle les pays de l’Uemoa a «augmenter leur niveau d’investissement dans l’éducation et la formation professionnelle », pour pouvoir « améliorer quantitativement et qualitativement le capital humains de l’Union»