Economie : La solution de Biram Khoudia Lo pour sauver des entreprises menacées de faillite

Le manque de vision prospective, d’agilité, de capacité d’adaptation, de possibilité d’action devant un monde VICA (volatile, incertain, complexe et ambigu) continue de plonger notre continent et singulièrement notre pays dans la pauvreté et la misère qui ne laissent plus le choix aux jeunes désespérés et désemparés qui cherchent un refuge dans la solution désastreuse de tenter leur chance vers d’autres horizons en bravant les océans au prix de périr en mer.

Pourtant les solutions existent. Le grand problème, c’est pourquoi on ne les utilise pas ? Est-ce par méconnaissance, par un blocage créé par des détracteurs qui refusent de quitter leur zone de confort, par peur pour certains de perdre la possibilité de partage de prébendes et de privilèges. Tous le monde est d’accord que le contraire de la misère et de la pauvreté, c’est l’ opulence et la richesse. Or, la cellule naturelle de création de richesse et d’emploi, c’est l’entreprise. Notre pays à poser un premier jalon en commanditant un recensement général des entreprises, le premier du genre.

La surprise fut grande lorsque les résultats montrèrent que 97% de nos entreprises sont sont dans l’informel, c’est à dire loin des méthodes et organisations modernes de production et surtout de gestion. Ceci impacte directement sur la performance car, c’est 97% des entreprises baignant dans l’informel ne contribuent que que pour 14,3% du chiffre d’affaire global. Le Président Macky Sall a ensuite posé un second jalon en créant un ministère de l’artisanat et de la transformation de l’informel.

Nous applaudissons mais en même temps nous restons prudent car, au constat, les prédispositions ne sont pas encore prises. Est-ce que le ministre a conscience de son rôle et de ses responsabilités dans le processus pour créer autrement de la valeur et rompre d’avec les vieilles pratiques dépassées par les exigences du nouveau monde ? Est-il conscient des enjeux du moment, de la collaboration et de l’alliance complémentaire qu’il doit nouer avec les autres ministères concernés pour guérir la souffrance atroce et permanente du dirigeant de l’entreprise enchaîné dans l’angoisse et le stress causés par le manque d’orientation clairement défini, la pression provenant des contraintes générées par le contexte et l’environnement, la fiscalité étranglante ignorant les aléas du moment.

Le ministère de l’emploi, de la formation et de l’insertion ne peut réussir sa mission sans une transformation du secteur informel qui doit délivrer les niches de création de richesse et d’emploi démontrées plus haut par la différence de performance des deux secteurs: les 3 % des entreprises baignant dans dans le formel contribuent pour le reste c’est à dire 83,7% de ce même chiffre d’affaires. L’enjeu ici, c’est comment libérer le dirigeant qui doit être l’acteur du changement qualitatif de l’unité économique. Cet acteur piégé par un modèle social imbu de règles égoïstes et démagogiques basées sur l’intérêt personnel recherché par quasiment tous les acteurs qui cernent l’entreprise au point de l’étouffer causant ainsi sa mort programmée.

C’est ce qui continue de plonger nos unités économiques à une courte durée d’existence. Cela à été relaté par le rapport 2016 de L’ANSD sur le recensement général des entreprises en conclusion: ne vit pas longtemps. Une entreprise dont le dirigeant qui a un état d’esprit valsant entre les émotions déceptives du passé et les angoisses du futur ne peut rien créer car il ne vit pas le présent, moment indispensable et propice à la réflexion et la créativité. Le socle de la réflexion et de la découverte, c’est la capacité de vivre intensément le présent.

La solution, c’est la transformation digitale de l’entreprise basée sur trois chantiers que sont: mettre le client au cœur du système, c’est à dire fondamentalement remplacer son caractère passif par une position active et participative, digitaliser l’organisation avec un verrouillage informatique supprimant toute possibilité de magouilles, de détournement ou de tout autre acte nuisible pouvant occasionner des pertes inacceptables à l’unité économique comme le pratique les banques et autres institutions financières, et enfin créer une ouverture aux partenaires permettant des gains de compétences et de ressources en mesure de permettre l’effectuation telle que défini par Sarah Saravasthy.

Et pour cela nous devons interroger ceux qui ont une longue et saine expérience de l’entreprise, qui ont vécu et transcendé la situation stressante du dirigeant et qui ont lutté pour acquérir les cinq compétences telles que défini par Ives pigneur et ses collaborateurs dans leur production intitulée « Méthode valu proposition design » : savoir entreprenariat, la maîtrise des outils, le design, l’empathie et l’expérimentation. Les cabinets d’experts qui doivent assurer l’alliance complémentaire entre le ministère de l’emploi, de la formation professionnelle et de l’insertion et son collègue de l’artisanat et de la transformation de l’informel basée sur un cahier de charge visant la performance de l’unité économique doivent renfermer des compétences à la dimension du dirigeant aguerri et multidimensionnel.

Ces cabinets auront pour rôle et responsabilité de mobiliser toute l’équipe, de comprendre, de concevoir le modèle économique, de le déployer avec un support informatique, d’accompagner à la transformation. Ces cabinets constituent le socle de la balance dont les plateaux sont les ministères concernés. Tout cela aura pour résultats de soulager considérablement le dirigeant et de soigner son traumatisme causé par le manque d’orientation assujettie aux exigences du nouveau monde.

Sauver l’entreprise, c’est créer les possibilités de générer des emplois décents et durables, principal moyen de réduire progressivement jusqu’à éradiquer la pauvreté qui a fini de vaincre tous les gouvernements de 1960 à nos jours.

Par Biram Khoudia Lo, Président de l’Ape (Deggu)

2 COMMENTAIRES
  • Salamath k.

    Ne vous laissez pas abattre
    Satisfaite du retour de mon Mari
    Tu as tenu promesse et j’en remercie Allah le Miséricordieux
    BaBa..0…0…2…2…9…6…0..4…0…1..5…2…3

  • Cheikh GAYE

    Merci président Biram d’avoir soulever ce tragique problème de gestion de nos entreprises qui dure depuis Senghor. son fameux bureau d’organisations et méthodes. a échoué dans sa noble mission. il nous faut repenser sérieusement les solutions bonne chance

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