Ebola : Abdoulaye Daouda Diallo annonce un poste de contrôle avancé à la frontière avec la Guinée

Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Abdoulaye Daouda Diallo, a annoncé l’installation prochaine à Boundou Fourdhou, à la frontière sénégalao-guinéenne, d’un poste de contrôle avancé et d’un poste de santé mobile devant dépister les éventuels cas suspects d’Ebola, dans cette zone.

« Nous avons décidé, sur instruction du chef de l’Etat, de mettre à Boundou Fourdhou un poste avancé de contrôle (…) près de la frontière », a dit M. Diallo, jeudi à Kalifourou (région de Kolda).

Il s’exprimait lors d’une visite rendue à ses agents en service à la frontière du Sénégal avec la Guinée, un pays touché depuis plus de six mois par une épidémie de fièvre hémorragique à virus Ebola.

Ce poste sera contrôlé par la police, qui sera aidée des autres forces de sécurité que sont la gendarmerie, la douane, l’armée et les eaux-et-forêts, a expliqué le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique. Il était accompagné de hauts responsables de ces corps de sécurité.

Mais M. Diallo n’a pas précisé la date d’ouverture de ce poste de contrôle avancé.

« J’ai déjà noté avec satisfaction que le travail a parfaitement bien commencé. Il y a des patrouilles mixtes, le long de la frontière », a souligné Abdoulaye Daouda Diallo.

Il s’agit là d’une tâche « particulièrement difficile », d’autant plus qu' »il n’y a qu’un poste commun » aux deux pays, lequel est en chantier, a-t-il dit. En plus, selon lui, il n’y as « pas de base vie ». D’où la responsabilité des autorités de « prendre toutes les dispositions » pour faciliter la mesure de fermeture de la frontière prise depuis plusieurs jours.

A ce dispositif s’ajouteront les patrouilles mixtes, le long de la frontière. « On ne peut pas installer des bases partout », a-t-il fait remarquer, ajoutant que « ce qu’il y a lieu de faire, c’est d’effectuer des patrouilles le long de la frontière pour dénicher » ceux qui seraient tentés de s’infiltrer frauduleusement dans le pays.

Les responsables trouvés sur place ont signalé que certaines personnes parviennent à entrer dans le pays en empruntant des voies de contournement, à travers la forêt. Auparavant, ils faisaient le trajet, moyennant 15.000 francs CFA payés aux conducteurs des motos « Jakarta », avait indiqué Amadou Makhtar Cissé, préfet de Vélingara. Il précise que des conducteurs de ces engins ont été arrêtés.

Auparavant, ils avaient été sensibilisés par les autorités sur les risques qu’ils encouraient, selon M. Cissé.

Le sous-préfet de Bonkonto, Bassirou Dia, a cité les villages de Samaye, Akane, Tounguia et Wadiyatoulaye parmi les plus importants points de passage, où il serait important de mettre des cantonnements.

Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique a souligné la nécessité d' »insister » sur le soutien des populations « chaque fois que c’est nécessaire », en signalant le passage de gens venant de l’extérieur du pays via cette frontière.

Concernant le poste de santé mobile, il sera divisé en deux parties, l’une devant être installée près de la base vie de Linkéring Kalifourou, l’autre étant prévue pour la frontière, à Boundou Fourdhou.

« Cela nous aidera à prendre en charge aussitôt, si cela s’avère nécessaire, les quelques passagers s’aventureraient à dépasser la frontière », a-t-il expliqué.

La délégation ministérielle a amené avec lui du matériel de protection, dont des gants et des chaussures. Les équipements du poste de santé sont également sur place.

« Si on interpelle des personnes qui ne présentent pas de signes suspects, on les retourne. Si malheureusement, elles présentent des signes cliniques assez troublants, nous serons obligés de les [conduire] auprès de nos postes frontaliers, pour les analyses nécessaires », a indiqué Abdoulaye Daouda Diallo.

Il ajoute que « s’il s’agit de cas confirmés, on travaillera à les traiter ». « Si ce n’est pas le cas, on va les refouler et les remettre aux autorités guinéennes. »

« Les frontières ne sont pas comme une maison », a signalé Thiéyacine Fall, chef du secteur frontalier de police de Kounkané, dont dépend administrativement Kalifourou, pour montrer qu’il est difficile de les rendre hermétiques.

Il salue la collaboration des populations locales avec les autorités administratives, en ce qui concerne la fermeture de la frontière. Des villageois ont remis aux forces de sécurité trois Sierra-Léonais et un Burkinabé pris à la frontière, selon M. Fall.

Aps

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