Le Conseil constitutionnel a officiellement validé la candidature de Bassirou Diomaye Faye pour la prochaine élection présidentielle, malgré le fait qu’il soit actuellement en détention. Lors de sa participation à l’émission Jury du Dimanche sur ITV, le Professeur Ameth Ndiaye, spécialiste en droit public à l’Université Cheikh Anta Diop, a exprimé son avis sur la situation. Selon lui, étant donné que Faye a rempli toutes les conditions requises par le Conseil constitutionnel, « plus rien ne s’oppose à sa libération même provisoire » pour lui permettre de mener sa campagne électorale. Il a mentionné qu’une demande de libération avait été formulée par les avocats de Faye mais qu’elle avait été rejetée.
Professeur Ndiaye a également abordé la tension entre les systèmes politique et juridique dans les pays africains, où souvent le premier domine le second. Il a souligné le contentieux autour de la définition des détenus politiques, affirmant que la manière facile avec laquelle ils sont parfois libérés, comparée à la facilité de leur emprisonnement, remet en question la notion d’État de droit. Pour lui, un véritable État de droit devrait permettre non seulement la protection des droits mais aussi leur restauration en cas de violation, à travers un système judiciaire indépendant et efficace.
Le professeur a conclu en exprimant son malaise vis-à-vis de l’état actuel de la justice sénégalaise, la qualifiant d’affaissée et souhaitant qu’elle offre une image plus positive, en tant que dernier rempart des droits des citoyens.
