Dans la société sénégalaise, la « bonne épouse » est souvent celle qui accepte tout, quelles que soient la situation, les circonstances et les conditions. Pourquoi ? Parce que, tout simplement, beaucoup de femmes se battent des jours et des nuits, patientant en silence, dans l’espoir d’être un jour honorées du titre de « Dalinkor » (celle qui pardonne et patiente) devant les hommes.
Mais le « Dalinkor » et le « Mougne » (patience/résignation) : à quel prix ? Récemment, un drame a soulevé une vague d’indignation et de débats : tantôt l’on accable la belle-famille, tantôt l’on compatit avec la famille de la victime. J’en profite pour présenter mes sincères condoléances à la famille de la défunte avant d’entrer dans le vif du sujet.
Leçon pour les « Dalinkor : Le Mougne a une Fin
En attendant que la justice fasse son travail, il est temps que les « Dalinkor » prennent tabouret et écoutent attentivement, afin qu’elles comprennent que tout « Mougne » a une fin. Je suis loin d’être une coach, encore moins une donneuse de leçons, mais lorsque la santé mentale est en péril, en parler est primordial. Une femme peut être « Dalinkor » sans pour autant dégrader sa santé mentale (pas de « Mougne à tout prix »).
Une femme peut être « Dalinkor » sans avoir besoin de médaille. Et la réponse est simple : restez là où vous êtes aimées, considérées, respectées et valorisées. À force de vouloir rester dans le « Mougne », vous perdez votre confiance en vous et votre valeur. Le mariage est fait pour apporter du bonheur, pas pour être un combat sur un ring.
Redéfinir le Mariage : De Ndeye à Coumba.
Vous serez souvent critiquées, calomniées et dénigrées parce que vous refusez d’adhérer à la « Team Dalinkor ». En fin de compte, la notion du mariage doit être revue. Pourtant, des artistes ont tiré la sonnette d’alarme à temps. La chanson Ndeye de Jahman X-Press prend tout son sens dans ce contexte : « Ndeye, mougnena ba dem » (Ndeye a patienté jusqu’à en mourir).
Ne soyez pas des Ndeye, celles qui acceptent tout et se résignent. Soyez plutôt des Coumba, celles qui font face à la situation. Et si partir est la solution, FUYEZ ! Ce n’est pas une honte, car rester dans un environnement toxique est bien pire que la maladie du Cancer. Si vous devez recommencer votre vie, faites-le avec fierté et sans sans pression. Et surtout : choisissez bien votre belle-famille.
Faut-il le rappeler que se marier et souffrir jusqu’à en mourir n’est recommandé par aucune religion, que ce soit l’Islam ou le Christianisme, à ma connaissance. Alors, chères dames, sachez détecter très tôt les signes toxiques d’un environnement, d’une personne, ou même d’une famille. Et s’il y a lieu de prendre une décision, prenez-la quelles que soient les privilèges, les conditions et les conséquences.
Il est malheureux qu’au XXIe siècle, des « Ndeye » soient encore acceptées et encouragées. Pour votre santé mentale, et avant même de penser à vos enfants, fuyez si vous vous reconnaissez dans la situation de Ndeye, et gardez l’espoir que demain fera jour.
En voulant rester dans une situation de souffrance, vous êtes en train de normaliser la toxicité. Si ce texte peut soulager une Ndeye ou booster une Coumba, alors lisez, partagez et prenez vos responsabilités en main.
Nogaye Thiam repose en paix, que justice soit faite.
Dianke MANE*
Journaliste à Senego
