Coup de tonnerre à Paris : le Premier ministre français Sébastien Lecornu a remis sa démission, ce lundi 6 octobre, au président Emmanuel Macron, qui l’a immédiatement acceptée. À peine un mois après sa nomination, le 9 septembre, le chef du gouvernement quitte Matignon dans un climat de fortes turbulences politiques.
Selon l’Élysée, « le président de la République a pris acte de la démission de M. Sébastien Lecornu et le remercie pour le travail accompli dans des circonstances difficiles ». Une formule qui traduit la volonté de calmer le jeu, alors que la crise politique s’intensifie à la veille d’un moment clé : la déclaration de politique générale que Lecornu devait prononcer ce mardi à l’Assemblée nationale.
Mais depuis la présentation partielle de son équipe gouvernementale, dimanche 5 octobre, le Premier ministre faisait face à une déferlante de critiques. À gauche comme à droite, les réactions ont fusé. « Ce gouvernement était né sous le signe du mépris », a cinglé Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste. De son côté, le président des Républicains, Éric Ciotti, a dénoncé « une équipe sans cap, sans cohérence et sans légitimité démocratique ».
Proche du président Macron et considéré comme un technicien rigoureux, Lecornu n’aura donc pas eu le temps d’imprimer sa marque à Matignon. Plusieurs observateurs estiment que son départ traduit une « perte de contrôle de la majorité » et une « difficulté à stabiliser la ligne politique » d’un exécutif déjà fragilisé par la contestation sociale et la montée des extrêmes.
Dans les couloirs du Palais Bourbon, les spéculations vont bon train sur le nom de son successeur. Certains évoquent une possible nomination « express » pour éviter un vide politique prolongé. D’autres parlent d’un remaniement plus large pour « redonner un souffle » à la présidence Macron.
« Ce départ, aussi soudain qu’inédit, illustre la fragilité de la Ve République dans une période de tension politique extrême », analyse un politologue parisien. Une certitude : le passage éclair de Sébastien Lecornu à Matignon restera comme l’un des plus courts de l’histoire récente de la République française.
