Le président ivoirien Alassane Ouattara, 83 ans, a annoncé mardi sa candidature à la présidentielle d’octobre, pour briguer un quatrième mandat, et fait figure de grand favori en l’absence des principaux leaders d’opposition.
Quatre hommes politiques, dont l’ancien président et opposant Laurent Gbagbo, ont été exclus de l’élection par des décisions de justice, ce qu’ils contestent.
Ces décisions judiciaires ont alimenté des tensions ces derniers mois, l’opposition estimant que le pouvoir choisit ses adversaires, tandis que les autorités nient toute intervention politique. En outre, l’opposition répète depuis plusieurs semaines, et encore mardi, qu’un quatrième mandat d’Alassane Ouattara serait « inconstitutionnel ».
Les périodes électorales sont toujours tendues dans le pays francophone le plus riche d’Afrique subsaharienne, encore traumatisé par des violences meurtrières en 2010-2011. Même s’il est redevenu cette dernière décennie un pôle de stabilité dans une région secouée par les coups d’Etat militaires.
La Côte d’Ivoire doit en outre composer avec des voisins dirigés par des juntes qui lui sont hostiles – en particulier le Burkina Faso – et dont les territoires sont infestés de jihadistes. Une menace qu’elle réussit pour l’heure à endiguer.
« Après mûre réflexion et en toute conscience, je vous annonce aujourd’hui que j’ai décidé d’être candidat à l’élection présidentielle du 25 octobre 2025 », a annoncé le président Ouattara, dans une déclaration diffusée sur les réseaux sociaux.
« Ce nouveau mandat sera celui de la transmission générationnelle avec l’équipe que je mettrai en place. Nous pourrons consolider les acquis et nous continuerons à améliorer le quotidien de nos compatriotes, notamment les plus vulnérables », a-t-il poursuivi.
« Je suis candidat parce que la Constitution de notre pays m’autorise à faire un autre mandat et ma santé le permet », a ajouté M. Ouattara mardi.
Son troisième mandat avait déjà été contesté.
Lors de la dernière présidentielle, en 2020, Alassane Ouattara avait décidé de se présenter suite à la mort de son dauphin, Amadou Gon Coulibaly, et grâce à une nouvelle Constitution adoptée en 2016 qui remettait le compteur des mandats présidentiels à zéro.
Au moins 85 personnes avaient été tuées dans des violences en marge de ce scrutin, qui avait abouti à la réélection du chef de l’État avec plus de 94% des voix.
– Mandat « inconstitutionnel » –
« L’annonce faite aujourd’hui par M. Ouattara constitue une violation de notre Constitution et une nouvelle attaque contre la démocratie », a déclaré mardi Tidjane Thiam, président du principal parti d’opposition, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et candidat inéligible, dans un communiqué.
« C’est un mandat inconstitutionnel », a abondé lors d’un point de presse Damana Pickass, cadre du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) de Laurent Gbagbo, ajoutant que M. Gbagbo, lui aussi inéligible, se prononcerait « très prochainement ».
« Une candidature aussi illégale que la troisième », a réagi sur X Pascal Affi N’Guessan, candidat éligible de l’opposition et président du Front populaire ivoirien (FPI).
M. Ouattara a été élu à la tête de la Côte d’Ivoire en 2010, succédant à Laurent Gbagbo (2000-2011) à l’issue d’une présidentielle émaillée de violences qui ont fait plus de 3.000 morts et qui ont abouti à l’arrestation du président sortant.
Cette année, quatre figures de l’opposition sont écartées du scrutin. L’ex-président Laurent Gbagbo (2000-2011), son ancien bras droit Charles Blé Goudé et l’ancien Premier ministre en exil Guillaume Soro sont radiés de la liste électorale pour des condamnations en justice.
Tidjane Thiam, leader du principal parti d’opposition, a lui aussi été écarté par la justice pour des problèmes de nationalité.
Il est absent de la Côte d’Ivoire depuis plus de quatre mois, et le porte-parole de son parti, Soumaïla Bredoumy, dit avoir quitté Abidjan de peur d’être arrêté.
Six responsables de jeunesse du parti ont été arrêtés ces dernières semaines et sont détenus en attente d’un procès, certains pour « troubles à l’ordre public ».
Par ailleurs, une marche des partis de MM. Gbagbo et Thiam prévue samedi a été annulée par la préfecture, notamment pour manque d’effectif de police.
La Coalition pour l’alternance pacifique en Côte d’Ivoire (CAP-CI), qui réunit une vingtaine de partis d’opposition dont celui de Thiam, compte deux figures politiques, candidates déclarées et éligibles: l’ex-Première dame Simone Ehivet Gbagbo et l’ancien Premier ministre Pascal Affi N’Guessan.
Rires !
La surprise de la décennie !
Qui l’aurait cru !
Ça SE PASSE EN AFRIQUE …TOUJOURS AFRIQUE.
Ouattara outtawatt