Bruno d’Erneville renvoie le ministre Moussa Baldé à l’école : « Il vous faut une formation… »

Monsieur le Ministre de d’Agriculture, je suis désolé, il vous faut une formation : le matériel, ce n’est pas un intrant ! Par ailleurs, il est inadmissible que seuls 50 à 70% des intrants soient distribués à ce jour.

Les pluies ayant commencé il est déjà trop tard pour le sud !!!! Monsieur le Ministre, les intrants sont mis en place AVANT les pluies et votre flegme m’étonne. Vos services n’ont pas fait leur job, c’est évident.

Quant au cas des OPS (opérateurs privés stockeurs), vos hésitations sont révélatrices d’un vrai malaise. Vous savez très bien que les OPS se font du beurre sur. ces pauvres paysans, et ce depuis des lustres. Il faut supprimer tout sans tarder ces intermédiaires, alléger vos commissions administratives qui vous éloignent des paysans et travailler directement avec les coopératives.

Mais il y a que vous êtes encore dépassés, et consommez beaucoup de nos pauvres CFA en subventions: 10 milliards pour les semences (50 000 T certifiées/ 20 000 T écrémées selon vous) et 15 Milliards pour l’engrais. Mais le problème est que le paysan est pauvre, travaille sur de faibles surfaces, avec un système d’exploitation sous pluies ! Autant dire qu’ils resteront encore pauvres longtemps.

Il y a trop de contraintes structurelles. La solution n’est pas dans ce modèle qui est périmé : nous devons sortir des cultures sous pluies et aller vers les grandes coopératives pour une maîtrise de l’eau et des moyens de production, nous n’avons pas le choix. Notre système des RSV couplées aux coopératives rurales sont l’unique solution pour booster notre économie rurale. Dommage que vous perdiez encore tout ce temps et tout cet argent pour RIEN.

Car en effet tout se passe encore comme dans un jeu de hasard où l’on investit (avec circonspection) puis on « prie » le bon Dieu que ça marche. Les religieux sont dans leur rôle en demandant des prières pour une bonne pluviométrie mais s’il ne pleut pas, à qui la faute ? A vous !

N’avez vous pas vu qu’il y a de toute évidence des instabilités grandissantes sur le climat ? La technologie et la méthode sont la seule issue, il faut juste un peu de courage et d’ambition. La situation étant ce qu’elle est, il ne nous reste plus qu’à prier pour que les conditions hivernales soient optimales en attendant une meilleure gestion de ce département.

Bruno d’ERNEVILLE. Président du PAC.