Après un très bon passage en Espagne, où elle était meilleure scoreuse de la Liga Femenina, L’internationale sénégalaise Astou Traoré a rejoint la Turquie et Galatasaray où elle évolue désormais. La Lionne qui a accordé une interview exclusive à Basket221.com, est revenue sur son parcours et ses performances. Non sans manquer d’éclairer l’opinion sur son passage en Belgique, où elle a pourtant été meilleure joueuse de l’équipe de Namur.
Qu’est ce qui a motivé votre départ de l’Espagne ?
« J’avais un contrat de deux mois avec Gipuzkoa. J’étais venu remplacer une joueuse blessée et j’avais signé pour deux mois seulement. Avant la fin de mon contrat j’ai eu des contacts avec Galatasaray. Gipuzkoa voulait me garder mais j’avais déjà donné mon accord à Galatasaray
Pourtant vous faisiez de très bonnes performances avec Gipuzkoa ?
« Oui bien sûr je faisais un bon championnat. J’en profite d’ailleurs pour remercier mon ex coach et mes anciennes coéquipières de Gipuzkoa qui m’avaient vraiment fait confiance. Mais c’est la loi du sport, je vais là où le destin me mène. En plus ça faisait longtemps que je rêvais de jouer dans de grandes équipes comme Galatasaray. Et c’est maintenant que Dieu l’a voulu. »
Comment voyez-vous le championnat turc ?
« C’est très difficile vraiment ! De tous les championnats dans lesquels j’ai évolué, la Turquie est la plus dure. Il y a trop de contacts physiques. C’est très très dur mais on fait avec. »
Vous vous en sortez pourtant puisque vous faites de belles prestations…
« Oui mais si vous voyez bien, dans les autres équipes je tournais à 25 points par match, mais là je tourne à 15 points. C’est difficile mais on s’adapte petit à petit. »
Par rapport à l’adaptation, c’est quoi votre secret d’ailleurs puisque où que alliez-vous êtes parmi les meilleures ?
« Non, je pense qu’il n’y a pas de secret. Il faut seulement bosser et y croire. Croire en soi et montrer de quoi on est capable. Souvent les clubs en Europe préfèrent recruter des américaines plutôt que des africaines. Si Dieu a fait que je suis là maintenant c’est à moi de prouver et de leur montrer qu’on est pareille. Seul le travail compte et tout se joue dans le terrain. Je crois en mes capacités et je travaille dur pour atteindre un certain niveau. C’est juste cela, il n’y pas de secret. »
Pourtant beaucoup de gens parlent de votre âge…
« Voilà je vais revenir d’ailleurs sur ce problème. Parce qu’au Sénégal les gens parlent chaque fois de notre âge et ne regardent pas nos performances. Ce qui est dommage vraiment ! Pour moi l’âge ne compte pas quand tu as le physique et que tu peux toujours jouer à un certain niveau. Moi par exemple ce sont les plus grandes équipes qui tentent de me recruter. À chaque fois on parle de mon âge au Sénégal et ça me fais mal. Il est temps que les gens arrêtent. Qu’ils regardent mes performances et arrêtent de se focaliser sur mon âge ! Ceux que j’ai à faire, je le fais quand je joue. C’est au Sénégal seulement que vous voyez les gens parler de l’âge. Pourtant en Europe et dans d’autres championnats, il y a des joueuses qui jouent jusqu’à 38-40 ans. Et vous n’en entendez pas parler. J‘aime pas prendre exemple sur moi mais vous avez vu mes performances à Rio. Je faisais partie des meilleures joueuses sénégalaises avec mes performances. Et après Rio beaucoup étaient sur les plateaux de télés ou radios à parler de moi, de mon âge. Il est temps qu’ils arrêtent !
Vous ne vous y attendiez certainement pas ?
« Oui carrément ! Au lieu de se focaliser sur mes performances certains préfèrent débattre de mon âge. Je vais revenir d’ailleurs sur un autre fait que je n’ai pas aimé. Vous pouvez l’écrire si vous voulez. Quand j’ai quitté Belfius Namur (ndlr : D1 Belge), j’ai tout entendu. Déjà moi je signe un an en club et c’était pareil pour la Belgique. Tout le monde sait que la ligue belge n’est pas si relevé comparée aux autres ligues européennes. Et quand j’ai quitté, une certaine presse a écrit qu’on m’avait mis à la porte. Ce qui est totalement faux. Et ce n’est pas sérieux ! Si certains journalistes veulent des informations sur moi, ils n’ont qu’à me contacter. J’avais signé en Belgique après la coupe d’Afrique parce que j’avais laissé un gros contrat pour jouer à l’Afro basket. Après on m‘a dit d’attendre décembre, mais comme je suis soutien de famille je ne pouvais pas. Je suis donc allé en Belgique. C’était un passage. Après j’ai préféré aller voir ailleurs. Si je n’avais pas brillé en Belgique Namur n’aurait pas fait venir une autre sénégalaise. C’est parce que j’ai fait là-bas une bonne saison. Ils ont tout fait pour me garder mais j’ai choisi de quitter. Et je n’étais pas la seule, sept joueuses ont quitté aussi. Mais malheureusement certains journalistes ont dit que Namur m’a mis à la porte alors que c’est faux. C’est Astou Traoré qui a préféré partir. Ce n’est vraiment pas joli tout ça. »
Quel est l’objectif avec Galatasaray cette saison ?
« On veut remporter le championnat en Turquie. Mais également on joue l’Eurocup actuellement et on veut atteindre la finale. »
Vous pensez pouvoir atteindre ces objectifs avec votre club ?
« Oui c’est bien possible. On est deuxième dans le championnat et on espère faire une bonne saison. Si on le gagne ce sera un rêve qui se réalise pour moi. C’était un rêve aussi, l’Eurocup. Je ne l’ai jamais joué dans ma carrière. »
C’est l’une des raisons qui vous ont poussé à rejoindre cette équipe n’est-ce pas ?
« Oui en partie. Parce que je pense que c’est ce qui me restait en carrière. Donc je n’ai pas hésité quand on m’a proposé le contrat. En Espagne je faisais partie des meilleures et on me faisait confiance mais malheureusement on n’était pas en Europe. Si l’équipe jouait l’Euroligue je n’allais pas bouger aussi. Galatasaray était l’opportunité pour moi de découvrir autre chose, j’ai donc accepté leur offre. »
Vous allez renouveler après si toutefois vous atteignez ces objectifs ?
« Bon on verra. J’ai signé pour le reste de la saison. Je ne signe jamais pour deux ou trois ans. Juste une saison. Ce qui me permet de voir après si je dois continuer ou pas avec le club. Si ça m’intéresse ou si eux veulent me garder, on trouve un accord. Sinon je vais explorer d’autres horizons. Tout dépendra des deux parties. Mais pour l’instant je suis là jusqu’en fin de saison. »
Venons-en au prochain Afro basket, vous y pensez déjà ?
« Pour l’instant je n’y pense pas. Je me concentre juste sur mon club et ma saison. »
Votre dernier mot ?
« Permettez-moi de profiter de cette occasion pour adresse mes condoléances à la famille de feu Ousseynou Ndiaga Diop qui nous a quitté récemment. Je suis passé par lui et il m’a formé quand je suis arrivé en équipe nationale. Et à chaque fois il ne cessait de me donner des conseils. Le basket sénégalais a perdu un grand homme parce qu’il a tout fait pour le Sénégal. Mes condoléances également à la famille du chanteur Ablaye Mbaye. C’était un grand ami. Et je prie pour le repos de son âme. »
Source: Basket221 (Le titre est de Senego)
Astou. Tu es une grande joueuse. Ne fais pas attention aux cons.
au lieu de hisser nosvstars nos nuls journalistes creent des mensonges..Courage ma fille
c’est fréquent au Sénégal c’est une habitude mais du courage Astou