ADEETélS: « Senelec annule la baisse des tarifs de l’électricité en 2017… »

Après une analyse de l’écosystème de l’infrastructure du sous secteur de l’Electricité, l’ADEETélS a abouti à la conclusion que SENELEC est le PROBLÈME !

De 2017, année où le Président avait instruit les acteurs du secteur à procéder à la baisse de 10% des tarifs de l’électricité, à aujourd’hui, rien ne justifie l’annulation de cette baisse et la décision de la hausse du coût de l’électricité, entrée en vigueur depuis Dimanche 1er Décembre 2019. En effet, la situation de la SENELEC, qui fait, pour une société nationale, depuis 5 ans des « bénéfices » qui vacillent entre 25 et 30 Milliards par an, est très reluisante ! A cela, il faut noter :

La réhabilitation des centrales au diesel et fuel de la SENELEC, qui étaient les principales sources de coupures de courant et de couts de production et l’apport des centrales de production d’électricité renouvelable à bon marché, vendue à l’Acheteur unique qu’est la SENELEC (les 06 centrales solaires, la centrale éolienne de Taïba NDiaye, la centrale au gaz du Cap des biches, de l’hydroélectrique, la Barge de production d’électricité, celle de ContourGlobal du Cap des Biches et bientôt la réalisation de la boucle 225 KV du sud par le Millenium Challenge Account – Sénégal et celle de du Centre-Est par l’OMVG, etc.) ;

L’achat d’excédents de production d’électricité des grandes Industries (ICS, SOCOCIM, etc.) et autres producteurs pour leur consommation propre, depuis l’entrée en vigueur du décret n° 2011-2014 du 21 décembre 2011, relatif aux conditions d’achat et de rémunération du surplus d’énergie électrique d’origine renouvelable ;

Le coût du carburant de ses centrales, ce poste de dépense, un prétexte qu’utilise régulièrement SENELEC, pour pressuriser ses clients, est passé de 80% en 2017 à 60% de ses coûts de productions.

Par conséquent, cette hausse des tarifs de l’électricité est un désastre ! En effet, le Consortium pour la Recherche Economique et Sociale (CRES) renseigne que la pauvreté reste importante au Sénégal, puisqu’elle affecte près de la moitié de la population. Il note que le nombre de pauvres est passé de 6,3 millions en 2011 à 6,8 millions en 2016. C’est donc dire que la hausse des prix de l’électricité va se répercuter sur les prix des produits et services et qu’en définitive impacter tout le monde, y compris tous ceux qui ne sont pas des abonnés de la SENELEC.

D’autre part, cette hausse est inopportune parce que, conformément au 7ème Objectif de développement durable (ODD), l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et à un coût abordable, est essentiel pour atteindre d’autres ODD. En effet, l’accès à l’électricité sécurise les populations et fait fonctionner des services essentiels, tels que les structures de santé, les écoles, les infrastructures d’eau, d’assainissement, etc.

A travers sa campagne de communication (communiqué du 22.11.2019, conférence de presse du 26.11.2019, etc.), la SENELEC a cherché à se soustraire de la réprobation généralisée de sa clientèle sur la hausse, tiré la couverture sur elle, tout en désignant la Commission de Régulation du Secteur de l’Electricité (CRSE), comme la seule et unique responsable de cette hausse. Or ce que la SENELEC n’a pas dit, pour lui déterminer son Revenu Maximum Autorisé (RMA) et la révision de celui-ci pour réajuster les tarifs, la CRSE travaille principalement avec les données et chiffres que la SENELEC lui fournit, avant d’intégrer d’autres paramètres (inflation, coût du baril de pétrole, cotation du dollar, etc.). Or l’adage dit que l’on peut faire dire tout ce que l’on veut aux chiffres ! Surtout pour une structure pour la quelle l’ADEETélS a toujours réclamé qu’on lui envoie un « Cost Killer), car, l’ADEETélS soupçonne des niches de surcoûts dans la gouvernance de la SNELEC.

Donc, au regard de tout ce qui précède, qu’est ce qui peut amener la SENELEC à demander, l’autorisation de renflouer ses caisses à travers la hausse des tarifs de l’électricité ?

Pour l’ADEETélS, cette manœuvre procède de l’opposition, non déclarée de la SENELEC, à la réforme du Secteur de l’Energie en général, de la réforme industrielle de la SENELEC en particulier, donc de son dégroupage, entamée depuis 2008, dont les textes sont maintenant, semble-t-il, fins prêts. Cette hantise du dégroupage qui va casser le Monopole de fait de la SENELEC sur le marché du sous secteur, qui lui permet de faire la pluie et le beau temps et surtout de prendre en otage l’Etat, explique tous ces subterfuges et manœuvres.

Aussi, l’ADEETélS demande avec insistance au Président de faire annuler cette hausse des tarifs de l’électricité mais surtout de faire adopter les textes de la Réforme du Secteur de l’Energie et leur application, en mode fast track.

En attendant l’ADEETélS invite les usagers et clients de la SENELEC à accentuer l’économie de leur Consommation d’électricité afin d’éviter d’atteindre la 3ème tranche, dite la tranche dissuasive!

Dakar, le 03 Décembre 2019

Le Bureau National de  l’Association de Défense des usagers de l’Eau de l’Electricité des Télécommunications et des Services (ADEETélS)

1 COMMENTAIRE
  • mboukatt

    Un hausse de l’électricité vaut mieux qu’un attentat terroriste en plein Dakar.
    Laissez Macky suivre les ordres de Macron, c’est mieux pour nous.

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