2 questions à Pape Sadio Thiam: « Une partie de la presse a migré vers le pouvoir… »

Le journaliste Pape Sadio Thiam, au micro de Senego, passe au peigne-fin la pratique du journalisme au Sénégal, non sans jeter un regard critique sur la viabilité économique de l’entreprise de presse et autre bouleversements qui ont transformé le secteur.
Quel regard jetez-vous sur la presse de manière générale ?
Vous savez, une des anomalies de la démocratie sénégalaise est justement cette profonde perversion du métier de journaliste qui fait du journaliste non un simple acteur du contre-pouvoir, mais le dépositaire d’une alternative au pouvoir ou le pilier central de la conquête du pouvoir lui-même. C’est devenu tellement banal que tous ceux qui sont pressés ou qui n’ont pas d’autre métier s’engouffrent aujourd’hui dans cette brèche ouverte par l’évolution démocratique. Cette presse est devenue au fil du temps une auberge espagnole où on trouve du tout. Une partie de la presse a migré vers le pouvoir. Cette presse s’est démarquée de sa mission première qui est d’informer et de jouer son rôle de régulateur. Or, le journaliste est en principe crédité d’une neutralité ou d’une objectivité qui font que son avis, même s’il se défend d’en avoir un, reste déterminant dans la démocratie. C’est que la presse demeure une école pour bon nombre de citoyens et une loupe qui élargit ou façonne la vue de certains hommes politiques. Le passage du journalisme à la politique n’est cependant ni un crime, ni une apostasie, ni même un problème démocratique véritable. Le journaliste est avant tout un citoyen qui a le droit d’avoir des idées politiques et des convictions s’il veut prendre le risque de descendre sur le terrain politique et de les défendre. Rien, dans sa déontologie, n’interdit par conséquent au journaliste de faire la mutation s’il le désire. Un homme comme Abdou Latif Coulibaly est, sous ce rapport, respectable en ceci qu’il a eu le courage d’exprimer clairement sa préférence politique et son antipathie manifeste pour la gestion libérale du pays. Le fait même qu’il ait convoité le statut de candidat à l’élection présidentielle est une forme de déontologie car il a estimé peut-être que ses critiques à l’endroit du régime avaient atteint une profondeur telle que la frontière entre le journalisme et la politique risquait d’être consommée.
La question de la viabilité économique de cette presse se pose aussi. Quelle solution préconisez-vous ?
Je n’ai pas la prétention de détenir une solution, encore moins une solution miracle. En effet, l’organisation économique et sociale des entreprises de presse est en pleine mutation. Des bouleversements d’ordre technologique, économique et social mettent en évidence la transformation de ces secteurs et nous amènent à nous interroger à la fois sur la nouvelle organisation qui se dessine, mais aussi sur les nouveaux défis qui l’accompagnent et auxquels les industries médiatiques, dans leur ensemble, doivent faire face. Cette mutation, issue principalement de la numérique, balaie dans une certaine mesure la sectorisation traditionnelle de ces industries et l’organisation de leur marché. Depuis quelques années, on observe un lent déplacement des dépenses des annonceurs des médias vers le « hors médias ». Du côté des recettes publicitaires, l’Internet est le média le plus dynamique : il s’impose comme le quatrième média publicitaire, devant l’affichage, même s’il demeure encore derrière la presse, la télévision et la radio. Du côté des recettes des consommateurs, ceux-ci semblent être de moins en moins prêts à payer pour consommer des offres culturelles et médiatiques. Ce double déséquilibre remet en cause fondamentalement la viabilité du modèle économique de la presse écrite. L’organisation du marché de la presse écrite et ses modalités économiques de fonctionnement s’appuient sont intervertie. Regardez dans la sous-région, y’a qu’au Sénégal qu’on vend un journal à 100 francs, alors que le cout de fabrication d’un journal revient au bas mot à 80 francs.
Toi tu l’était avec Ablaye Wade et aucuns d’entre eux ne te la reprocher et c’est des mensonges parce qu’on a jamais vu un président aussi critiquer que Macky Sall au Sénégal donc tu ments.
Monsieur THIAM a parfaitement raison. Certains organes de presse et journalistes bien connus sont nettement avec le pouvoir ! Walf TV n’a plus le monopole des revendications des populations (avec port de brassards rouges)! Certains « micro-trottoirs » faits quotidiennement à travers une Radio de la place par un journaliste connu pour son militantisme déguisé ne trompent plus personne ! Un journaliste doit être neutre tout comme nos vaillants consultants chroniqueurs !
Je vous pris de bien vouloir arreter de nous embobiner avec le consepte de la democracie qui n’existe nule part au monde le capitalism oui mais sinon la puissance mondial reste le maitre cette democracie qu’on nous parle n’est qu’un systeme maniputrice des capitalistes donc les soit disant technocrate de notre continent doivent filtrer leurs memoirs mais choses normale qu’ils agissent comme sa niit kii liigga diangga reekka gaay taarii