« Quand la balle orange souffre de son administration ! » Par Mor Bassine Niang

  • Un an et quatre mois après son installation, la Fédération sénégalaise de basket n’a pas encore convaincu les acteurs de la discipline. Elle tarde à répondre aux nombreuses attentes et sa gestion est loin d’être convaincante avec une batterie de violation de textes.
    L’impérative d’une AG d’info
    «Les équipes fédérales se suivent et se ressemblent », pourrait-on dire au regard de la gestion chaotique du basket. Il n’y a pas de différence majeure entre la nouvelle équipe fédérale et les
    précédentes. Chaque personne veut se servir de l’institution biaisant parfois l’intérêt général. Pourtant, l’équipe fédérale dirigée par Me Babacar Ndiaye avait annoncé une rupture totale dans la manière de fonctionner. Mais, elle est passée à côté de son projet. Depuis son installation, la fédération n’a tenu qu’une seule réunion de Comité directeur et la session d’information de fin de saison n’est jusqu’à présent pas programmée ; ce qui est anormal et irrégulier au regard des textes. Le dernier alinéa de l’article 6 du règlement intérieur de la fédération dit « A la fin de chaque saison sportive, l’Assemblée générale de la fédération se réunit en session d’information ». L’article 18 du même règlement intérieur dit aussi « le Comité directeur se réunit en session ordinaire au moins une fois par trimestre et chaque fois qu’il est convoqué par le bureau fédéral ».
    Ainsi les membres de l’Assemblée générale et certains du CD ne sont plus informés des grandes décisions prises. Et ils ont besoin d’informations concrètes sur la vie de la structure et de participer aux différents débats pour l’avancée de la discipline. Pour mettre tous au parfum des mesures prises, une assemblée générale d’informations doit impérativement se tenir, et ceci en respect des textes, afin qu’un débat constructif et contradictoire soit installée à la place de la pensée unique. Mais, il faudrait le commun vouloir des membres du bureau fédéral, mais aussi le sens de la responsabilité et du respect des textes du Président de la Fédération qui de surcroît est un juriste de formation et avocat de son état.
    Les mutations attendues
    Il est inadmissible et ridicule de voir des membres qui siègent aux réunions de bureau se transformer en intendant, effectuant des missions subalternes. Le rôle d’intendant doit être confié à une personne qui a la notion de l’organisation et le sens de l’anticipation. Cette dernière doit avoir toutes les capacités et compétences pour s’occuper de la logistique, chose très importante dans le sport de haut niveau. Pour cela, il faut que le patron de la balle orange soit assez ferme pour ne pas faire du bien commun, un gâteau pour ses alliés de campagne. La fédération de basket-ball doit aussi s’inspirer du modèle du défunt CNBS quant à la gestion des équipements. Elle doit veiller à sa bonne distribution et uniquement aux bénéficiaires, c’est-à-dire aux joueurs et membres de délégation. Les acteurs du basket veulent avoir une fédération dynamique, professionnelle où l’intérêt général primera sur les différents intérêts particuliers de ses membres.
    Il est aussi très regrettable de remarquer, sur le mur de la fédération où sont accrochées les photos des illustres personnages du basket sénégalais, l’absence des différents président qui ont eu à gérer la discipline comme Baba Tandian et Serigne Mboup entre autres. A la place, on aperçoit plutôt les deux albums du Président Babacar Ndiaye lors des deux derniers Afrobasket de 2015. C’est une erreur qui doit être corrigée car on accroche la photo du Président qu’après son mandat et c’est souvent son successeur qui le fait. La Fédération avait aussi l’obligation de s’auto-saisir à la suite des différents actes de violence qui ont été constatés lors des matchs à Dakar et Saint-Louis et prendre des mesures disciplinaires exemplaires pour un peu dissuader les faiseurs de troubles mais elle a plutôt fait dos rond et laisser cette responsabilité à la ligue de Dakar. Il est donc urgent pour le Président Babacar Ndiaye et son équipe de se reprendre très rapidement pour éviter des surprises désagréables. Il est important de dégager les bonnes orientations : politique de développement du basket sur l’ensemble du pays avec l’organisation des compétitions jeunes, la recherche de ressources additionnelles, le respect des règlements généraux et du règlement intérieur de la fédération avec la tenue régulière et à date des instances de la fédération entre autres… Cela demande nécessairement la mise en place d’un très bon projet de développement avec une grande capacité de planification et de bons acteurs très outillés pour conduire les missions. Enfin, il faudra bannir, l’amateurisme et le clanisme qui ne conduisent qu’à la médiocrité. Le sport est aujourd’hui une activité économique rentable et il faut avoir des idées claires pour atteindre les objectifs fixés.

    Le temps presse…

    L’année 2017 sera chargée pour le basket sénégalais avec les compétitions internationales (Afrobasket masculin et féminin, les éliminatoires de de l’Afrobasket masculin et la Coupe du monde). Il y’a aussi l’organisation des différents niveaux de championnat national et probablement des compétitions jeunes. De ce fait, il faut impérativement prendre le taureau par les cornes : penser déjà à mettre sur place un comité de réflexion pour ces événements majeurs, démarcher les sponsors et aller à la rencontre des joueurs et joueuses susceptibles de porter le maillot national.
    Osons espérer que les fédéraux seront cette fois à la hauteur. La quête de prestige et d’opportunités de toutes natures ne doit pas être la mission première des dirigeants.

    Mor Bassine NIANG, Journaliste

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