Provoquant un tollé, Youssou Ndour a-t-il profité d’un gré à gré citoyen

Le volet animation des Vacances citoyennes monopolisé par Youssou Ndour fait grincer beaucoup de dents. Et même celles de la diva Coumba Gawlo Seck. Le marché accordé au patron du groupe Futurs médias et leader du Super Etoile n’emporte ni l’adhésion de ses pairs artistes, largués et lésés pour les intérêts de l’allié du Président Macky Sall, indique le quotidien Libération, encore moins celle du public et des observateurs qui regrettent la faveur faite au chanteur-politicien au détriment de toutes les autres pointures de la musique sénégalaise.

Avec un budget estimé à plus de 300 millions FCFA pour une dizaine de dates à travers le pays, l’auteur de « Sénégal rek » finance la promotion de son nouvel album sans bourse déliée et s’offre une tribune de rêve pour vendre sa musique mais aussi écraser ses concurrents, anéantir l’espoir de milliers de jeunes qui avaient par là, une occasion rêvée encore une fois de plus de faire éclore leurs talents dans un contexte original et flatteur, au service de leur pays, pendant les vacances, explique le tabloïd.

Mais, s’interroge la même source, pourquoi le ministre de la Jeunesse et de la Construction citoyenne a cru bon de favoriser son acolyte du Gouvernement? Les arguments de Mame Mbaye Niang, tirés par les cheveux, n’en restent pas moins un aveu de taille.

En effet, insiste Libération, il y a eu conflit d’intérêt dans ce dossier toujours d’actualité qui n’a pas encore livré tous ses secrets financiers. Que le ministre conseiller se produise gratuitement ou sous forme d’un contrat spécifique, ne règle pas le débat sur la régularité de l’accord qui écarte de fait ses concurrents.

Tous les ténors, originaires ou résidanats dans les capitales régionales pouvaient bénéficier du passage de la caravane dans leurs localités pour jouer leurs partitions et, du coup, bénéficier des retombées de cette initiative à connotation politique, qui est loin d’être citoyenne.

A tout l’air d’un gré à gré cautionné en haut lieu, indique le quotidien, et qui reste une pilule dure à avaler dans le lanterneau musical, cette partition en solo de la star planétaire, résume le slogan porté par l’habile politicien, qui, tout en chantant « Fekke ma ci bolé » ne rechigne jamais sur les intérêts financiers.