Ngoné Ndour, Directrice de la Sodav sommée à payer les redevances des artistes musiciens

C’est en brassards rouges que les membres de l’Association des acteurs de l’industrie musicale (AIM) ont fait face à la presse hier.  Ils exigent le paiement sans délai des redevances des artistes-musiciens et de tous les ayants droit et dénoncent les prix exorbitants payés au Grand-théâtre.

Ce sont des musiciens en colère qui ont fait face à la presse hier, à Dakar. Ils sont des membres de l’Association des acteurs de l’industrie musicale (AIM). A l’origine de leur courroux, le non-paiement des redevances des artistes par la Sénégalaise du droit d’auteur et du droit voisin (Sodav).

L’AIM exige le paiement des montants dus dans les plus brefs délais. Ces acteurs culturels se désolent de la situation très difficile qui prévaut actuellement dans le secteur de la musique. Depuis un an, disent-ils, ils n’ont pas reçu leurs dus.

Et si rien n’est fait, préviennent-ils, une  riposte sera organisée au cours d’une réunion qui va se tenir prochainement, selon le président de l’AIM Zeynoul Hamid Sow. « Il y a des lobbies qui sont derrière pour prendre en otage la culture, dans leur intérêt », assure-t-il.  En outre, il  demande une meilleure considération et une meilleure valorisation des artistes.

« Nous interpellons l’Etat sur la gestion de la Sodav qui inquiète les ayants droit. Nous allons prendre nos responsabilités le moment venu, pour nous débarrasser des gens qui veulent prendre en otage la culture et pour leur profits individuels », a pesté M.Sow.

Le guitariste Jimmy Mbaye de soutenir que « si la Sodav ne peut pas faire mieux que le Bsda, vaut mieux qu’on ressuscite ce dernier. Certes on ne regrette pas la mort du Bsda mais on rêvait de quelque chose de meilleur ».

Selon les membres de l’AIM, dans leur milieu, on ne met pas les hommes qu’il faut à la place qu’il faut. Alors qu’il y a dans l’Association des intellectuels qui ont un potentiel pour bien gérer un secteur de la culture.

Ils ont jugé désolant qu’une association de la sorte ne parvienne toujours pas à rencontrer son ministre de tutelle. « Un ministre que nous n’arrivons même pas à voir. Après avoir introduit beaucoup de correspondances, nous sommes toujours bloqués par ses conseillers techniques. Mbagnick Ndiaye ne nous sert pas à grand-chose. Il faut au moins qu’il nous rencontre, qu’il connaisse nos problèmes pour pouvoir avancer », a fulminé Zeynoul Sow.

L’AIM a également fustigé la gestion du Grand-théâtre. Elle estime que les prix réclamés aux artistes souhaitant y prester sont exorbitants.  « Le Grand-théâtre  est un établissement public et non privé.  L’Etat du Sénégal  lui alloue un budget d’environ 800 millions de francs CFA. Fort de ce constat, le bureau exécutif de l’AIM exige  la baisse substantielle des prix usuriers pratiqués au Grand-théâtre. A cet effet, une lettre sera adressée au Chef de l’Etat, premier Protecteur des arts et des lettres », a soutenu M. Sow, dans le quotidien Enquête.

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