Le blanchiment d’argent, essai d’explication (Par Boye Papa Mamadou)

Selon la légende, le terme blanchiment d’argent aurait été inventé aux temps d’Al Capone, le fameux gangster de Chicago avait acheté en 1928 une chaine de blanchisserie, il aurait ainsi recyclé une partie de son argent mafieux en lui donnant une apparence honnête. En réalité le terme pour cette technique ancestrale n’est apparu que dans les années 80. Tout argent gagné de manière criminelle : trafic de drogue ou d’armes, activités mafieuses, corruption et extorsion doit être lavé sous peine de se faire repérer par les autorités fiscales ou la police. Les blanchisseurs d’argent procèdent habituellement en trois phases. La première est le « Placement ». L’argent noir est souvent de l’argent liquide et comme tout placement de liquide en grande quantité est repérable, l’argent est fractionné en part de 700.000 frs maximum et distribué à des prête-noms.

L’argent noir ne transite pas uniquement par des comptes bancaires mais aussi par des casinos, les loteries et les paris sportifs, les métaux précieux ou des biens de luxes.

La deuxième phase est le « Camouflage », les sommes doivent changer de mains plusieurs fois pour que leurs origines ne soient plus repérables. Le camouflage est facilité par l’existence de paradis fiscaux qui ne sont pas très regardant sur l’origine des fonds déposé (c’est le cas de la Suisse).

Une méthode également répandue est aussi le montage de société écran. Sous couvert, d’une activité commerciale réelle, elle facture des services factices et obtiennent des recettes propres et déclarables.

La dernière phase est l’ « Intégration » dans l’économie réelle, l’argent sale bien blanchi est réinvesti dans l’immobilière haute gamme, les placements financiers ou les œuvres d’art. L’argent sale n’est alors plus repérable.

Il est difficile d’estimé la part de l’argent sale dans l’économie mondiale et cette part varie beaucoup selon les états. Le FMI estime que 2 à 5% du PIB mondial est lié à l’argent sale.

Boye Papa Mamadou