La transhumance au Sénégal, « cool », « fine », « nice quoi! »

Selon le dictionnaire Larousse, la transhumance est « l’émigration périodique des troupeaux de moutons des pays de plaine, qui vont, sous la conduite des bergers, passer les mois les plus chauds de l’année dans les pâturages des montagnes« . Au Sénégal, ce phénomène devient de plus en plus fréquent. Et quelque soit leurs positions d’antan, ces politicien, transhumants, trouvent toujours des excuses pour justifier leurs actes. L’essentiel est d’être à nouveau dans le pouvoir, selon l’Enquête. Le cas le plus récent est celui de Souleymane Ndéné Ndiaye. La liste de ces « migrateurs », au Sénégal, est longue.

Souleymane Ndéné Ndiaye, Aïda Ndiongue, Djibo Kâ, Iba Der Thiam, Aïda Mbodji, Sitor Ndour, pour ne citer que ceux là. Pour ainsi dire qu’au Sénégal, les alternances se suivent et se ressemblent souvent. La cause, les mêmes personnes sélectionnées par les populations, n’hésitent pas à revêtir d’autres manteaux qu’on ne leur connaissaient pas.  Tous les moyens sont bons pour rallier la mouvance présidentielle. Et l’exemple le plus récent est celui de l’ancien premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye.

Pourtant ce dernier criait sur tous les toits qu’il n’allait jamais rejoindre Macky Sall, en traitant, tout transhumant, de sans vergogne. Cependant, il n’a jamais cessé de réclamer son amitié avec l’actuel président de la République. « j’ai dit et répété qu’il n’arrivera jamais, je dis bien, jamais, que je rejoigne le Président Macky Sall dans sa formation politique. Ça, c’est exclu. Nous n’avons pas la même vision de la gestion d’un pays et même d’un parti politique« , ne cessait-il de pester. A croire que, maintenant, les deux amis ont réussit à accorder leurs violons.

Un autre cas, celui de Sitor Ndour. En 2011, à la veille de la présidentielle de 2012, l’ancien directeur du Coud a été interpellé sur son possible retour à L’Apr, dont il se dit membre fondateur. « J’ai entendu des rumeurs ridicules par lesquelles les gens disent que oui, le président Macky Sall croit tellement à Sitor. Même s’il parvenait à avoir le pouvoir, il n’ira pas avec Sitor. Vous me voyez collaborer avec Macky Sall? Ce n’est même pas envisageable. Je préfère prendre ma retraite politique que d’être avec lui« , soutenait-il. La suite on la connait: « j’assume ma transhumance! »

« Si jamais je transhume au Pds, que tous ceux qui ont un chiot lui donnent mon nom« , propos de Aïda Ndiongue qui jurait de ne jamais quitter le Parti socialiste (Ps), au profit des libéraux. Quelques mois seulement après ces propos, elle a rejoint Abdoulaye Wade, sous prétexte de sauver son ex-mentor, feu Landing Sané, de la prison pour malversation, dans le cadre de la traque des caciques socialistes, initiée par le pape du « sopi ». Pour ainsi dire que même si Macky semble être un théoricien, la transhumance n’a pas démarré sous son magistère.

Aïda Mbodji, non plus, ne déroge pas à la règle. Après avoir accusé de tous les noms d’oiseaux, Abdoulaye Wade, elle n’a pas hésité à rejoindre les rangs du Pds. Une transhumance qu’on pourrait qualifier de plus spectaculaire dans l’histoire politique du pays. Elle fut l’un des plus grands détracteurs du Sg du Pds. « Abdoulaye Wade ressemble à ‘Fantômas’« , criait-elle dans les meetings du Ps, auxquels elle assistait.

Et enfin Djibo Kâ et Iba Der Thiam. L’historien disait ne pas soutenir un « candidat à la pensée incohérente, qui n’a ni suite dans les idées, ni logique dans le raisonnement, et qui présente, selon son humeur, les circonstances et les intérêts du moment, des déclarations dont le paradoxe, les contradictions et l’inconséquence crèvent les yeux de toute évidence« . Il fut l’un des premier à dissoudre son parti dans le Pds.

Mais Djibo Kâ remporte la palme des transhumants politiques. Il a goûté aux « délices » de tous les régimes qui se sont succédés. De Senghor à Macky Sall, en passant par Abdou Diouf et Abdoulaye Wade. Et c’est en 2000 qu’il fera un choix, que l’histoire retiendra, sans doute, à jamais. Lorsqu’une coalition avait décidé de se former autour du Pds, afin de débouter Abdou Diouf, en ballottage, au deuxième tour avec Abdoulaye Wade, « peul bou rafet » a tout bonnement décidé de tourner le dos à la coalition pour soutenir Abdou Diouf. Celui qu’il avait quitté, il y a 4 ans et qu’il avait traité de tous les noms d’oiseau. Un mauvais calcul pour lui. Ce qui ne l’empêchera pas de rejoindre Wade, après quelques mois d’exercice de pouvoir.

 

 

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